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Depuis une trentaine d'années, on entend parler d'échec scolaire et des " déterminismes socioculturels " de cet échec. Depuis une trentaine d'années, on ne cesse d'évoquer les " causes " sociales, psychologiques, économiques, culturelles, familiales, etc., de l'insuccès des enfants de milieu " défavorisé ". Le temps est venu de renverser la vapeur et de s'intéresser aux facteurs éducatifs et pédagogiques de la (non-)réussite à l'école des enfants d'origine populaire.
Le temps est venu de relever que, dans certaines ZEP (ou dans certains REP), avec le même public, le taux de réussite au brevet des collèges peut varier de 20 à 80 %. Mais surtout, il est temps de passer d'une sociologie de l'échec à une sociologie des pédagogies de la réussite dans ces milieux. Cet ouvrage s'attache à mettre au jour les conditions de la réussite pour tous dans les Zones d'éducation prioritaire et à décrire la construction de ce que l'auteur appelle " l'école populaire ", c'est-à-dire l'école de la réussite en milieu populaire.
Il veut montrer en particulier qu'il est possible, ici et maintenant, de transformer les ZEP en zones d'excellence pédagogique. En partant à la recherche des pôles de réussite et de l'excellence pédagogique en ZEP, l'auteur fait état des disparités et des contradictions du système scolaire dans les banlieues et les quartiers populaires. Un même dispositif (celui des ZEP) et un même discours (celui de l'éducation prioritaire) recouvrent en fait des réalités et des dynamiques scolaires opposées.
Et force est de constater que les principaux obstacles à la construction de l'école populaire de la réussite se trouvent à l'intérieur de l'institution scolaire. Le rapport école/milieux populaires ainsi que la qualité des personnels enseignants et des prestations pédagogiques apparaissent comme les deux questions centrales de la politique ZEP.