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N'y aurait-il pas quelque naïveté à penser que le développement humain pourrait, sans dommage, ne concerner que certains aspects des personnalités ? Une vision morcelée de l'apprentissage n'est-elle pas finalement le reflet d'une vision partielle tant des êtres que de leur commune culture ?
Pour être capable de gérer son appréhension du monde, l'enfant a besoin de construire un jugement autonome sûr : d'avoir du discernement.
Savoir choisir ce qui est utile à notre vie repose sur de nombreuses compétences de la pensée, lesquelles s'exercent dans tous les domaines de l'activité où se mêlent corps et esprit. Avancer dans la voie du discernement, c'est être capable d'établir des liens entre nos différents désirs et nos actions pour accomplir nos projets. Ainsi se renforcent l'estime de soi, la motivation, la volonté.
Cet essai propose une réflexion sur l'un des aspects privilégiés de l'exercice du discernement, à savoir le jugement esthétique.
L'activité artistique est un des espaces où se rejoignent ces deux polarités de notre présence au monde que sont la chair et l'esprit.
Il est bon de rappeler que la genèse de la pensée au cours de l'évolution a suivi le développement corporel, lui-même stimulé par la fonction et l'action. Le développement cognitif de chaque enfant requiert un champ d'exercice sans restriction. Le champ esthétique est particulièrement fructueux.
La culture est un tout, elle demande qu'une place soit réservée aussi au développement de l'intelligence esthétique à l'intérieur même de l'école, pour que l'enfant, être unique, unifié, communiquant, puisse se construire en culture.