“Tous enfants de Dieu” est un formidable roman de près de sept cents pages qui conjugue à la fois la célérité de l’enquête policière et la profondeur du roman historique. Les spécialistes de l’entre deux guerre constateront d’ailleurs que Jean-Philippe Arcucci travaille à partir d’une documentation historique fouillée dont l’exigence sert la dimension narrative. Comme l’indique l’auteur dans la quatrième de couverture: "Tous les événements historiques relatés dans ce roman sont authentiques. Ni les dates, ni les lieux n'ont été changés, l'identité des protagonistes
a été préservée, leurs dialogues (notamment ceux de Louis-Ferdinand Céline, Georges Montandon, Winston Chrurchill, Charles de Gaulle) sont issus de leurs propos ou de leurs écrits." Le lecteur est prévenu l’écrivain ne réécrit pas l’histoire il en fait sa toile de fond sans jamais tricher avec l’exactitude des faits.
Arcucci situe son action entre 1918 et 1964 mais l’essentiel du roman se déroule entre les années qui suivent la fin de la première guerre mondiale et le terme de la seconde. L’un des personnage principaux du roman est un flic atypique, Germain Mangin, qui intègre la Brigade spéciale n°1 et qui va devoir s’employer sur une une enquête relative à l'attaque fomentée par les Camelots du roi, le 13 février 1936, contre Léon Blum et qui se solde par le meurtre de l'un des leurs. Mangin s’interroge d’ailleurs sur l’identité d’un étrange personnage qui n’est jamais très loin des scènes et qui est lié aux affrontements entre groupuscules politiques de l’époque. A ce titre la plongée historique que nous propose Arcucci rappelle à ceux qui l’auraient ignoré l’incroyable violence qui régnait dans les années 30 au cœur de la vie politique : insultes, antisémitisme, violence physiques et assassinats étaient le lot commun de l’action politique.
Reste que « Tous enfants de Dieu !» ne se contente pas d’une classique enquête policière qui verrait le roman se refermer avec l’arrestation du coupable. Ce serait trop simple et Arcucci parvient à donner un second souffle à sa narration grâce au souffle de l’histoire. Où l’on découvre toute la complexité de cette période à travers une série d’événements qui précipitèrent la défaite des uns et la victoire des autres : la bataille de Dunkerque, Bir Hakeim, le meurtre de Darlan, le maquis des Glières…
« Tous enfants de Dieu ! » est une oeuvre parcourue par le tragique de l’Histoire, multiforme et terrible, où chacun combat avec sa part de vérité sans jamais savoir quel sera le terme de l’aventure. Il fallait oser cette grande fresque historique qui s’étend sur trois générations dans les pas d’un Jules Romain ou d’un Roger Martin du Gard. Formidable mise en abyme historique ou les histoires individuelles viennent télescoper la grande Histoire. Oui « Tous enfants de Dieu ! » est un grand roman.
Archibald PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE.COM)
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“Tous enfants de Dieu” est un formidable roman de près de sept cents pages qui conjugue à la fois la célérité de l’enquête policière et la profondeur du roman historique. Les spécialistes de l’entre deux guerre constateront d’ailleurs que Jean-Philippe Arcucci travaille à partir d’une documentation historique fouillée dont l’exigence sert la dimension narrative. Comme l’indique l’auteur dans la quatrième de couverture: "Tous les événements historiques relatés dans ce roman sont authentiques. Ni les dates, ni les lieux n'ont été changés, l'identité des protagonistes a été préservée, leurs dialogues (notamment ceux de Louis-Ferdinand Céline, Georges Montandon, Winston Chrurchill, Charles de Gaulle) sont issus de leurs propos ou de leurs écrits." Le lecteur est prévenu l’écrivain ne réécrit pas l’histoire il en fait sa toile de fond sans jamais tricher avec l’exactitude des faits.
Arcucci situe son action entre 1918 et 1964 mais l’essentiel du roman se déroule entre les années qui suivent la fin de la première guerre mondiale et le terme de la seconde. L’un des personnage principaux du roman est un flic atypique, Germain Mangin, qui intègre la Brigade spéciale n°1 et qui va devoir s’employer sur une une enquête relative à l'attaque fomentée par les Camelots du roi, le 13 février 1936, contre Léon Blum et qui se solde par le meurtre de l'un des leurs. Mangin s’interroge d’ailleurs sur l’identité d’un étrange personnage qui n’est jamais très loin des scènes et qui est lié aux affrontements entre groupuscules politiques de l’époque. A ce titre la plongée historique que nous propose Arcucci rappelle à ceux qui l’auraient ignoré l’incroyable violence qui régnait dans les années 30 au cœur de la vie politique : insultes, antisémitisme, violence physiques et assassinats étaient le lot commun de l’action politique.
Reste que « Tous enfants de Dieu !» ne se contente pas d’une classique enquête policière qui verrait le roman se refermer avec l’arrestation du coupable. Ce serait trop simple et Arcucci parvient à donner un second souffle à sa narration grâce au souffle de l’histoire. Où l’on découvre toute la complexité de cette période à travers une série d’événements qui précipitèrent la défaite des uns et la victoire des autres : la bataille de Dunkerque, Bir Hakeim, le meurtre de Darlan, le maquis des Glières…
« Tous enfants de Dieu ! » est une oeuvre parcourue par le tragique de l’Histoire, multiforme et terrible, où chacun combat avec sa part de vérité sans jamais savoir quel sera le terme de l’aventure. Il fallait oser cette grande fresque historique qui s’étend sur trois générations dans les pas d’un Jules Romain ou d’un Roger Martin du Gard. Formidable mise en abyme historique ou les histoires individuelles viennent télescoper la grande Histoire. Oui « Tous enfants de Dieu ! » est un grand roman.
Archibald PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE.COM)