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Voici un ouvrage qui ne m'a pas laissée indifférente. Je me serai bien battue contre lui, avant de me battre à aux côtés de ses personnages. Je ne sais toujours pas sur quel pied danser avec César Diaz, qui me manque un peu, je dois le dire. Ce personnage central du récit aura pris tellement de place durant ma lecture qu'une fois le livre refermé, ça fait bizarre de se retrouver sans lui. Mais, alors que j'ai eu tant de mal à accrocher, et que j'ai quelques défauts à lui reprocher, comment en suis-je arriver à le regretter ?
Il est dit que Réseau(x) est un livre Jeunesse à lire
dès 14 ans. Mais pour ma part, je l'ai trouvé trop difficile pour cet âge et pour la catégorie Jeunesse, à cause de sa construction hors norme. La structure m'a semblé trop opaque, et le récit trop mixte pour être classé dans un seul genre, l'intrigue se rapprochant trop du polar, ou thriller, pour être de la jeunesse.
Ce récit hybride et complexe entraîne une certaine opacité et empêche, longtemps, de rentrer à l'intérieur et d'enfin apprécier sa lecture. Il m'a fallu me battre un bon moment pour adhérer ! Pour ma part, ce qui m'a permis d'enfin entrer dans le récit, mon lapin blanc dans le terrier d'Alice, se furent Justine et son père, Abel Fanelli, mais aussi l'inspecteur stagiaire Kovacs. Enfin ces côtés enquête & policier me permettaient d'aborder le récit d'après un autre point de vue : en menant mon enquête à mon tour. Je n'ai plus cherché qui est Sixie et son intérêt (finalement discutable), mais quel rapport il y avait entre Sxie, César Diaz, le PIFR, et les terroristes... Bref, le rapport, aussi, et évidemment, entre les différents narrateurs et leurs modes de narration très particulier (Tchat privé, mail, résumé de rêve, élément sur le sommaire des rêves ou des nuits, rapport de police, communiqué de presse, récit...) Autant de formes différentes qui font l'originalité de l'oeuvre, mais aussi sa difficulté : il faut arriver à percer ses barrières, s'accrocher à un personnage ou deux et enfin devenir accro à l'intrigue...
J'ai moyennement apprécié cette vision de nouveaux gouvernements (ou une direction suite à certains décrets dans l'avenir), les guerres entre les lycées et, très vite, l'arrivée des terroristes. Dans l'intrigue, étudiants en colère et terroristes sont mystérieusement mêlés, pour semer le doute, et j'ai trouvé cette assimilation bien trop dangereuse : que veut-on nous dire? Est-ce pour renforcer la provocation créée pour faire peur aux personnages par Diaz... et la faire ressentir aux lecteurs ? Un côté méta-truc réfléchi, pour faire ressentir l'ambiance et le malairs? Zut, je n'avais pas vu cet aspect en lisant... Je remonte ma note. J'adore ce genre de travail littéraire : travailler la forme pour que la forme n'en soit que plus réussie. Ici l'ambiance est oppressante et tout est dérangeant. Mais, c'est un point important dans l'intrigue... Effet réussi.
Je digresse, revenons au principal. (Même si cette digression m'a fait découvrir un point sacrément positif ! Comme quoi, dans cette lecture, il faut tomber bien des barrières pour savourer... son souvenir !)
Sixie fut loin d'être le personnage auquel je m'attendais. Vu qu'elle est sensée être "l'enjeu" de tous, je ne m'attendais pas à ce rôle. J'ai douloureusement retenu trop de poins étranges (au sujet des prémonitions ...) finalement peu exploités qui m'ont un peu trop laissée dans le flou (parfait pour un tome 2?) alors que d'autres personnages étaient bien plus intenses (quelle différence !) et intéressants. Comme Justine, que j'adore, ou Alice, ou Fanelli, ou bien surtout... César Diaz !
Incroyable grand méchant à la limite de la schizophrénie : drôle et terrifiant à la fois, fascinant (lui et l'attraction qu'il a sur ses fans... ou plutôt ses suiveurs !), tant que cela en devient terrifiant, de voir à quel point il commence à nous fasciner, nous, lecteurs ! J'ai tellement aimé ce personnage, ses manières et sa singularité que je me surprend à penser souvent, intérieurement, "Nada#1 likes that" ! ( Au secours, la schizophrénie n'est pas loin ! ). César est un excellent personnage, omniprésent et angoissant. Mais surtout surprenant !
Pour finir, j'ajouterai que le titre, Réseau(x) n'est peut être pas idéal au premier abord : on parle plus du DKB (la plateforme de partage des rêves) que des autres plateformes. J'ai même trouvé qu'à force, cette plateforme ne devenait plus très utile niveau communication, alors qu'elle était sensée avoir remplacé Facebook. Heureusement, très vite, d'autres plateformes ont pris leur importance : les mails, les tchats privés, les forums... Le réseau, ce n'est pas forcément la plateforme internet, c'est aussi le rapport entre les gens. La connivence. Cette connivence, souvent insoupçonnée, qui fait tout dans ce récit.
En résumé, ce qui m'a le plus dérangée dans cette lecture, ce sont les différents modes de narration, avec trop de points de vue et de flous, qui même s'ils se présentent très vite comme les pièces complémentaires d'un même puzzle, ne sont pas compréhensibles lors d'une bonne première moitié du livre, si on ne fait pas le gros effort de s'accrocher. Mais finalement, j'aime être dérangée. Et j'ai eu des personnages préférés. En y repensant, même si ce n'est pas un excellent souvenir, c'était surtout une lecture forte. Et donc, une lecture-expérience inoubliable.
Voici une lecture très particulière, qui, je pense, peut plaire comme ne pas du tout séduire. Pour ma part, je me situe entre les deux : même si je n'ai pas beaucoup aimé l'histoire, j'ai adoré l'écriture. Ma note est donc plus haute que la moyenne, parce que ce livre m'a vraiment donné envie de découvrir d'autres récits de Justine Niogret. Attention à vos attentes en commençant votre lecture, vous serez troublés... L'histoire n'est pas celle à laquelle on s'attend, il ne faut pas se fier au résumé. Ou alors on risque de trop en savoir, autant laisser les mots des premières pages
nous installer, confortablement, la trame et le décors.
J'ai plus que tout aimé la plume et le style de l'auteure, cette poésie dans les mots, et cette manière de me faire ressentir ces mots, plus que les visualiser. Un peu comme l'écriture de Tahereh Mafi dans Insaisissable, elle parle au coeur et a le don de faire ressentir les émotions, si ce n'est de faire imaginer les lieux et les univers.
Cette plume et ces mots m'ont parlé, des mots choisis précisément tels que "Un oiseau mécanique, tombé sur le dos, mort et rouillé. Son bec criait en silence, ouvert et vide. Un chant du cygne déchiqueté. La toute petite perle, minuscule comme une goutte de sang, tout au fond, était éteinte."(p13),"Elle hésita, sembla réfléchir. Et puis le garçon saisit la raison de ces silences entre les mots de la créature ; elle les avait oubliés. Cela faisait si longtemps qu'elle ne parlait pas qu'elle avait perdu sa propre langue. Il le sut sans même savoir comment il avait fait. Les automates aussi pouvaient rouiller leur cerveau, comme les humains trop vieux dont les anciennes habitudes s’effaçaient l'une après l'autre." (p 28)"Saxe ne parvenait pas à se sentir en danger, pressé de fuir, encore. Il était choqué. Il avait appris à croire Pue-la-Viande, il devinait que la créature était capable de commettre cela. Il fallait partir, mais la langueur l'avait pris et il semblait incapable de se presser. Il se demandait ce qui avait encore de l'importance." (p114). Grâce à eux j'ai pu être emportée dans un monde inconnu, le temps d'une aventure, comme dans un dessin animé un peu lougoque.
Loufoque, car ce monde est étranger au notre, fait d'une structure... pyramidale (à l'envers), peut être. On y croise des golems serviteurs, étranges ou dangereux. Mais loufoque aussi car il est quasiment impossible de le visualiser, et c'est là le plus gros défaut du livre. On n'y voit qu'un seul quartier et des "étages" de la cité, aussi grands que flous, alors qu'ils sont visités en peu de temps. C'est une dégringolade dans un monde trop rapide pour nous permettre de le visualiser, et de l'apprécier. Même choses pour les habitants, humains, ou agolems, de ce monde, où on ne voit que les golems ! Et Saxe bien sur... Une absence qui nous amène à nous demander si nos héros vivent vraiment cette aventure ou si ce n'est pas un rêve... Des questions un peu dérangeantes pour une lecture, mais moins lorsqu'on prend l'histoire comme une escapade proche de la folie. Rapide, et très insolite.
Ce défaut de description trop peu présente ne pas empêché d'apprécier Coeurs de rouille pour autant. Je l'ai vu, et lu, comme un rêve mêlé d'impressions de cauchemar, dans lequel il fallait un fil directeur pour arriver à en sortir. Plus qu'un fil, un besoin, et un désir. Pour ma part, ce furet la plume de Justine Niogret, ses mots, qui me donnèrent l'envie de continuer. Cette volonté d'entrevoir encore le coeur de Dresde l'automate, et la fragilité de Saxe. De lire leurs âmes, musicales, au travers des mots. De toucher à une sensibilité douce, fugace et impossible. Grâce à Dresde, qui a fait voyager et tressauter mon coeur le temps d'une lecture intense en émotions et en plaisir des mots, et de leur si belle conjugaison.
A lire, pour vous faire une idée. Et pour savoir si vous accrochez au style-Niogret.
http://rayon-passion.blogspot.fr/2013/10/coeurs-de-rouille-de-justine-niogret.html
Un ravissant (mais pas du tout idiot!) voyage dans le Paris du 19ème. Un petit coup de coeur !
Un vrai et sincère petit coup de coeur pour ce roman-découverte de Paris fin du 19ème ! En pleine période où la Tour des frères Eiffel naissait, c'était, durant cette lecture, comme si j'y étais, entre les odeurs, les structures, les couleurs et les musiques... J'ai beaucoup aimé ! Tout est si bien décrit qu'on peut imaginer au mieux les scènes, l'époque, et vivre un peu de cette période le temps d'une évasion littéraire.
J'avoue, au début (après 150 pages), je ne savais pas où nous menait l'intrigue, et je pensais que j'allais m'ennuyer. L'histoire paraissait trop simple, entre ces Repoussoirs et les hautaines familles bourgeoises ... Certes, l'idée (de Zola à l'origine) est unique, et je me sentais bien dans ce Paris de 1889, mais pour lire 400 pages, il me fallait plus.
Heureusement, le plus est arrivé presque immédiatement, évitant toute déception, grâce à l'évolution de l'histoire... (sans vous en dire trop) qui s'est tournée vers les arts et les sciences. La naissance de la photographie, la peinture, la musique, l'opéra, l'architecture ou la politique... tout y est passé et j'ai moi-même appris de nouvelles choses. Cette manière de donner envie d'apprendre (une belle Captatio Benevolentiae, en y repensant !), je l'ai vraiment adorée. Je ne me suis jamais sentie forcée ou ennuyée, même en changeant de sujet, tous les thèmes m'ont intéressée !
Comme Le Prince d'été (coup de coeur également) qui faisait une véritable déclaration d'amour à l'Art sous toutes ses formes, ici, de nouveau la magie opère. Et même moi, j'ai pu découvrir de nouveaux aspects dans certains domaines artistiques ou scientifiques pas vraiment dans mes goûts ! C'est un pari réussi.
Enfin, la romance est reléguée en second plan dans Belle Epoque, un choix original et logique à la fois, très appréciable. Car lorsqu'on lit le résumé, on se demande comment s'inscrira une histoire d'amour dans l'intrigue.... Et bien j'ai trouvé cela génial que l'attention ne soit pas portée sur la romance, comme dans d'autres récits adolescents... mais bien ailleurs !
Je n'ai en fait, sincèrement, aucun défaut à attribuer à ce récit qui est totalement réussi pour ma part. J'ai adoré voir, vivre, ressentir et imaginer Paris de fin 19ème plus que la romance ou le caractère douteux des client(e)s de l'agence Durandeau. Belle Epoque fait partie de ces livres qui me font dire seulement une fois refermés que ce sont des coup de coeur. Ils me laissent un sourire aux lèvres, et un léger goût de trop peu. Il s'agit là d'une petite de la collection R, et j'espère vraiment qu'elle sera d'avantage remarquée que Le prince d'été, puisque ce sont pour moi les 2 one shot les plus intéressants, osés et innovants de la collection !