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Thalyssa n'a pas encore complété son profil
Ce roman avait parfois reçu un accueil mitigé et je suis ravie d’avoir ainsi pu me faire ma propre opinion, surtout que cette histoire s’est révélée très agréable et divertissante.
L’histoire en elle-même est assez convenue : un jeune homme entrant dans l’âge adulte et victime d’un énième chagrin d’amour, qui se lamente sur son triste sort jusqu’à ce que son meilleur ami prenne les choses en main et le secoue en l’emmenant faire une virée en voiture qui les amènera à rencontrer les habitants d’un petit village perdu au fin fond du Tennessee.
Heureusement,
les choses se sont très vite améliorées de mon point de vue et l’intrigue s’est pleinement développée à l’arrivée de notre duo infernal dans la petite ville de Gutshot. L’ambiance et les personnages y sont tellement pittoresques que je me suis vite retrouvée happée dans la chaleur estivale de leurs péripéties, appréciant particulièrement Lindsey – pleine d’humour et d’apparente assurance. L’action n’est pas forcément au rendez-vous, à part dans l’épisode de la chasse au cochon que j’ai vraiment trouvé hilarant, et pourtant les pages défilent à travers les réflexions et les flashbacks de Colin. Le côté « geek surdoué » est très bien rendu et d’autant plus réaliste par les relations qu’il peut entretenir avec Hassan. Ils vont mûrir aux côtés de Lindsey et de sa mère Hollis, et vont apprendre que leur vision des choses jusqu’à aujourd’hui n’était pas forcément adaptée à la réalité. Colin va comprendre que la quête qu’il s’était fixée n’était pas forcément la bonne, celle qui lui apporterait le plus pour combler son « bout manquant ».
La fin en soi n’est guère surprenante elle non plus. Je l’avais devinée dans le 1er tiers de ma lecture, et pourtant j’ai ri, souri et grimacé avec eux. L’humour ponctue le texte (Ah ces notes de bas de page !!!) et la fin apporte une jolie réflexion sur la vie en société et la place d’un homme dans l’Histoire.
Une jolie découverte que je ne peux que conseiller. Un récit comportant certes quelques petites failles… à l’image de son héros… ce qui en fait une aventure d’autant plus humaine que nul n’est parfait en ce monde.
Je suis une grande fan de Yuu Watase depuis son superbe Ayashi No Ceres qui m'a faite pleurer encore et encore dès 2002. Je me rue systématiquement sur ses nouvelles parutions en France depuis lors, mais ai malheureusement beaucoup de retard dans mes lectures. Je repoussais également la chronique du 1er tome d'Arata car je trouvais que les traits des personnages sur la couverture manquaient de maturité et que la voir attaquer son tout 1er shonen me laissait un peu dubitative : j'avais peur d'être déçue par une de mes mangaka-chouchou.
Le crayonné à l'intérieur est toujours aussi
soigné et détaillé sans être brouillon. Yuu Watase semble en plus s'être enfin détachée de son modèle-type du héros masculin, il se dégage donc d'Arata comme un petit vent de fraîcheur et d'innovation.
L'histoire est donc pour une fois centrée sur un adolescent... ou plutôt deux ! Je ne suis vraiment pas "branchée shonen" habituellement mais ce titre en est un intelligent. La psychologie des personnages est toujours aussi soignée pour les héros même si bien sûr, tout n'est pas encore dévoilé. Le Arata de notre monde a été victime encore et encore de brimades comme beaucoup d'ijime au Japon, et pourtant il est mignon, intelligent et sportif. Il a tout pour être populaire mais est malheureusement trop gentil pour s'imposer ou faire valoir ses droits. Il va de rejet en rejet, il n'a plus confiance, il doute de tout et de tout le monde mais tente pourtant de repartir à zéro dans un nouveau lycée. Le Arata de l'autre monde est quant à lui typique de l'adolescent insouciant, plein de joie de vivre et un brin insolent. Les deux se démarquent autant par leur physique (notamment leur couleur de cheveux) que par leur caractère.
Je n'approfondirai pas davantage pour le moment pour ne pas spoiler mais Yuu Watase a réussi une fois de plus à créer des personnages terriblement attachants et charismatiques. Les deux Arata voient souvent une même chose d'un oeil différent de par leurs vécus bien distincts et je pense justement que cela va leur permettre à tous les deux de surmonter les difficultés anciennes comme à venir. J'ai hâte de voir comment le lien entre ces deux jeunes hommes va se développer, surtout qu'à la base, ils n'ont rien en commun. La mangaka revient également à ses premiers amours avec une bonne partie de l'intrigue située dans un monde fantasy, rappelant assez le Japon médiéval... la magie en plus ! Je me régale toujours autant avec son imagination, son dessin minutieux, ses tenues originales et les petites touches d'humour. Le seul petit détail qui m'a chagrinée et empêchée de classer ce 1er tome en coup de coeur, est le petit déséquilibre entre les deux protagonistes : le Arata de notre monde est grandement favorisé alors que la situation du second donne lieu dans mon esprit à une multitude d'anecdotes à exploiter, mais peut-être le fera-t-elle dans les tomes suivants ?
Une Fièvre qui vous glacera pourtant le sang !
L’ambiance de ce livre est glauque et oppressante, on plonge directement dans les méandres de l’âme humaine et j’ai souvent été déstabilisée par la façon dont l’auteur sait se jouer de ses lecteurs. On jongle constamment entre deux concepts pourtant diamétralement opposés : des personnages que l’on voyait déjà morts survivent envers et contre tout tandis que d’autres que l’on n’imaginait pas périr dans le feu de l’action tombent les uns après les autres. L’intrigue oscille entre une époque contemporaine et des mythes passés, entre folie furieuse et forces occultes, thriller et fantastique, on ne sait pas trop sur quel pied danser ni quel regard apporter sur les faits. Sire Cédric distille les indices et les révélations avec parcimonie, lentement mais sûrement, et pourtant le rythme reste effréné et on ne bénéficie pas du moindre répit. Les frontières entre le réel et l’irréel deviennent floues, le début et la fin du cauchemar s’entremêlent avec une obsédante complexité.