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Ce numéro varié est organisé autour de trois thématiques. Trois historiens espagnols étudient un versant peu connu de la société et de la politique en Espagne : l'ancrage du réformisme. Ils l'inscrivent dans le contexte européen. Dans son éditorial, Jorge Uria dresse le tableau des transferts culturels et politiques entre l'Espagne et la France au long du XIXe siècle. Florencia Peyrou souligne l'ampleur méconnue des échos des révolutions de 1848 dans la péninsule Ibérique, à travers les relations entre mouvement libéral et courants radicaux.
Jorge Muniz-Sanchez se penche sur l'implantation durable d'un syndicalisme gestionnaire chez les mineurs de charbon des Asturies au début du XXe siècle, en soulignant ses sources étrangères, notamment françaises. Un second ensemble d'articles se penchent sur les formes et les significations changeantes de la solidarité. Anastasassios Anastassiadis décrypte les pratiques de bienfaisance au sein de la diaspora grecque à partir du XVIIIe siècle.
Prises en charge en Grèce même par un discours religieux puis nationaliste, elles légitiment peu à peu l'idée d'un Etat-Providence, en même temps qu'en histoire elles sont appliquées à la lecture de l'Antiquité. Martha Gilson montre comment les oeuvres caritatives protestantes françaises nées au me siècle se transforment au cours du XXe siècle en associations militantes professionnalisées et pluralistes.
Marie-Bénédicte Vincent analyse l'engagement de l'association Peuple et Culture dans la zone d'occupation française en Allemagne à partir de 1945, et s'intéresse aux transformations des modes d'éducation populaire en terrain étranger puis à leurs effets en retour sur la France, ainsi qu'aux échanges entre les deux pays dans les années 1960. L'article de Thomas Le Roux, enfin, pose la question des changements du regard français sur l'usure au travail, thème que Le Mouvement Social avait mis au premier plan dans un célèbre numéro spécial.
Il souligne la façon dont divers médecins parisiens ouvrent le débat sur les maladies des artisans, puis dont, au contraire et en deux temps, le discours hygiéniste, à partir de la Révolution, a escamoté la question de la souffrance des corps ouvriers au profit d'un accompagnement de l'industrialisation.