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Les mondes des inventaires naturalistes Envisagés comme un procédé systématique qui consiste à recenser les espèces, à qualifier des éco-systèmes ou des espaces, les inventaires naturalistes, également désignés par les termes «herbiers» et «flores» ou encore, si l'on remonte à un passé plus lointain, par le terme «collections», sont les héritiers de trois siècles de développement de l'amateurat en science.
Depuis quelques décennies, ils connaissent un nouvel essor dû au développement des bases de données informatiques, au recours des politiques publiques à des instruments de gouvernement de plus en plus sophistiqués et opérationnels, et à une volonté croissante de gérer le vivant à l'échelle planétaire. Devenus un véritable instrument d'action publique, ces inventaires prennent la forme de recensements du patrimoine naturel, de zones naturelles d'intérêt écologique ou encore d'observatoires, et participent d'un décompte généralisé du vivant qui accompagne la diffusion du modèle néolibéral de gouvernement des sociétés et de leurs natures.
Ce numéro d'Etudes rurales prend la mesure historique, méthodologique et sociologique de ces permanences et de ces transformations. Il donne toute leur place aux engagements sensibles et aux pratiques des contributeurs de terrain (amateurs, agriculteurs, jardiniers, scientifiques...) tout en s'attachant à décrire le processus d'abstraction inhérent à la numérisation des données.