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"Le passé n'est pas mort et enterré. En fait il n'est même pas passé", écrivait William Faulkner. Cette phrase paraît prophétique pour l'Histoire récente de l'Algérie. Cinquante ans depuis 1962 sont passées, oui. Mais l'histoire des hommes et des femmes qui ont vécu cette période de folle allégresse puis de si grandes déceptions puis de nouveau d'espoir, n'est pas passée. C'est une mémoire en crue, pleine d'expériences multiples, de regards multiples, de vies multiples, indistinctement, comme si, ensemble, les auteures poursuivaient une conversation, qui a lieu non dans le livre, mais dans celle qu'il suggère, qu'il provoque.
Ainsi s'y rencontrent des figures tragiques comme celle de Mouloud Ferraoun qu'évoque Marie Malaspina ou celles de ces femmes rebelles qui, envers et contre tout, s'ancrent dans la lutte pour la liberté et que nous rappelle Christiane Achour. Dans un journal tenu à son adolescence et qui occupe la place de la carte blanche, Anita Fernandez, enracine son texte dans ce que fut la guerre d'Algérie vue par une jeune française de l'époque.
Christine Peyret, en faisant un incroyable travail de tissage, de personnes ou d'événements de ce temps de la guerre, révèle les traces qu'imprime ce pays dans l'imaginaire des gens.