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"Lentement Didier s'extrait de son lit. Ce qu'il va accomplir l'effraie mais son existence l'anéantit tant, l'écrase tant, qu'il sent en lui une force incontrôlable, venue du tréfonds de son être, qui lui dicte d'agir ainsi pour échapper à ses tourments. Dans sa chambre juste éclairée par la lampe de chevet placée au coin de la table de nuit, presque dans la pénombre, il s'habille de ses plus beaux vêtements car il veut être élégant au moins une dernière fois.
Ses gestes sont lents comme les pensées qui s'installent dans son cerveau et le confortent dans la voie à suivre. […]. Ils frôlent une poutrelle en bois, pendante dans le vide, prête à s'écraser au sol, calcinée, brûlante avec des flammèches qui crépitent tout autour. Pousser l'autre de l'épaule presque en dessous pour qu'il s'y cogne et la détache de son fragile point d'ancrage afin qu'elle se fracasse de tout son poids sur l'ennemi juré, le rival haï… puis le regarder rendre l'âme sous d'atroces souffrances sans lui porter secours.
Ce serait si simple, si fulgurant, si définitif…?".
