Ruben Pellejero, né en 1952 près de Barcelone, ville où il réside toujours, est dessinateur professionnel depuis 1970. Il débute dans la bande dessinée en 1982 avec un premier récit en solo dans une revue. Mais c'est sa rencontre avec le scénariste argentin Jorge Zentner qui va être décisive. Ensemble, ils signeront - entre autres - la série Dieter Lumpen, Ennemis communs, Le Prix de Charon, Le silence de Malka (Alphart du meilleur album étranger et prix du jury oecuménique à Angoulême en 1997), Blues et autres récits, Aromm.
Par la suite Pellejero a collaboré avec Denis Lapière (Un peu de fumée bleue et Un tour de valse), Frank Giroud (Secrets) et plus récemment avec Jean Dufaux sur un western intitulé Loup de Pluie. Juan Díaz Canalès est né en 1972 à Madrid. Il se passionne très tôt pour la bande dessinée et le dessin animé et décide d'en faire son métier, en intégrant à 18 ans un studio d'animation. C'est là qu'il se lie d'amitié avec Juanjo Guarnido et qu'ils créent ensemble leur série Blacksad dans le plus pur style polar noir des années 50.
En parallèle, Díaz Canalès a fondé, avec trois dessinateurs espagnols, une société d'animation et il partage son temps entre le scénario de BD, l'animation et la supervision de séries télé et de films d'animation longs métrage.
Corto dans les confins américains
La première guerre mondiale met l'Europe à feu et à sang tandis qu'un nouveau monde naît à l'Ouest. Nous sommes en 1915, juste après la ballade sur la mer salée, bien avant les aventures en Sibérie et à la poursuite du grand Or de Samarkand. Corto se trouve propulsé aux confins du nord américain, à la frontière entre le Yukon et l'Alaska, sur des territoires sauvages et mal connus où errent des personnages de légende: un inuit révolutionnaire, des Irlandais, des prospecteurs, des bucherons, la police montée ...
On retrouve le dessin et l'esprit libre du marin maltais, mais le scénario est un peu trop riche. On dirait que ce court album veut éclairer toutes les zones d'ombres du héros de Pratt et expliciter ce que les autres ouvrages ne disent pas. On voit se multiplier les allusions à d'autres albums et défiler de nombreux personnages qu'on aurait préféré garder à la frontière entre le rêve et la réalité, là où Corto se plait si bien.