Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
" Tous les hommes étaient égaux. Un être humain ne pouvait se considérer comme un dieu par rapport à ses semblables. C'était impossible. Seul un...
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" Tous les hommes étaient égaux. Un être humain ne pouvait se considérer comme un dieu par rapport à ses semblables. C'était impossible. Seul un animal - un chien ou un cheval - pouvait tenir l'homme pour un être divin et tout-puissant. Les Yapous, vénérant Clara comme une déesse, étaient donc plus proches de l'animal que de l'humain. S'il en était bien ainsi, cela signifiait qu'il était lui-même un Yapou : voilà ce que lui enseignait le sentiment de dévotion qu'il sentait naître en lui. C'était un Yapou ! " Yapou, bétail humain est le plus grand roman idéologique qu'un Japonais ait écrit après-guerre. Ce que j'admire dans ce roman, c'est qu'il apporte la preuve que le monde change. L'une des prémisses de ce qu'on appelle le masochisme est que l'humiliation est une jouissance ; à partir de là quelque chose est possible. Et quand ça se réalise, ça prend la forme d'un système qui finit par recouvrir le monde entier. Plus personne ne peut alors résister à ce système théorique. Et tout finit par y être englobé, la politique, la littérature, la morale. Ce roman parle de cette terreur. Yukio Mishima