Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
" Quesse de femme ? Une beste imparfaite, decepvable et subjecte à la maladie ". La sentence populaire, sur un mode ludique, ne traduit-elle pas la fixité...
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" Quesse de femme ? Une beste imparfaite, decepvable et subjecte à la maladie ". La sentence populaire, sur un mode ludique, ne traduit-elle pas la fixité obsédante d'une représentation qui inscrit la hiérarchie des sexes dans une loi biologique ? La littérature médicale de la Renaissance n'innove pas une argumentation dont les fondements théoriques restent inertes depuis l'Antiquité : la femme semble jouer sa destinée entre un aristotélisme qui la réduit à une incomplétude et un platonisme qui l'enferme dans une inquiétante spécificité. Pourtant si le discours naturaliste n'apporte pas plus de découvertes qu'il n'offre un exact reflet de la condition féminine au XVIe siècle, il apparaît comme un lieu d'enquête privilégié pour cerner un projet idéologique élaboré, souvent en harmonie, parfois en dissonance, avec d'autres discours normatifs, celui des théologiens, celle des jurisconsultes. Dans la deuxième moitié du XVIe siècle, alors que se multiplient ouvrages d'anatomie ou de pathologie féminines et manuels d'obstétrique en langue vulgaire, le regard que le praticien porte sur la problématique existence du corps féminin est aussi celui d'un moraliste qui connaît le poids de ses propos : la femme, puisqu'elle existe, n'existe-t-elle pas pour être épouse et mère ?