Rien de tel qu'une petite louchée de nouvelles entre deux romans plus conséquents, à savourer tranquillement... Ah, non, pas celles de ce recueil ! Elles sont plutôt du genre à être englouties les une à la suite des autres, tels les carrés de chocolat d'une plaque qui n'a pas eu le temps de réintégrer le placard, comme en leur temps les nouvelles voyageuses de Qui comme Ulysse.
Le point essentiel étant qu'elles se laissent lire très aisément, tout en pointant des petits travers particulièrement bien partagés par nos contemporains. Racisme, misogynie, « grand écart » social,
réactions aux différences quelles qu'elles soient, forment la toile de fond de ces nouvelles réunies sous une couverture évocatrice avec des pingouins formant des groupes mouvants et hétéroclites.
Dans bon nombre de ces textes, un individu tente de rester dans son petit cocon pour se protéger des autres, des vieux, des laids, des plus pauvres, des différents, et n'y réussit pas toujours parfaitement. C'est acide, mais pas dépourvu d'empathie avec les uns et les autres. Certaines nouvelles plus optimistes laissent heureusement un peu d'espoir en l'humanité. Beaucoup de sourires et quelques grincements de dents plus tard, on s'étonne de quitter avec regrets cette foule pas si sentimentale... A lire et à faire lire !
Attention nouvelles jubilatoires !!!
Il y avait bien longtemps que je n'avais pas lu un recueil de nouvelles aussi savoureux et où toutes les nouvelles sont quasiment de qualité égale.
Georges Flipo est caustique juste ce qu'il faut, il sait appuyer là où ça fait mal mais sans en rajouter. En plus, tout ceci est fait à bon escient : il s'agit plus de provoquer une réflexion chez son lecteur que d'une moquerie gratuite envers les uns ou les autres.
On le sent, il les aime ses personnages, même s'ils sont, par certains aspects, des humains pas très bienveillants. Il prend un malin plaisir à les malmener, à montrer leur visage le plus sombre et il le fait avec humour.
En tant que lectrice, je me suis régalée de ces histoires et de l'art de la chute de l'auteur.
Un recueil terriblement jubilatoire avec une mention particulière pour la seconde nouvelle qui a donné son nom à ce livre.