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Depuis des millénaires, l'homme est persuadé que son intelligence est garante de tout, qu'il lui suffit de raisonner pour atteindre le meilleur de lui-même. Mais que sait-il au juste ? N'a-t-il pas de lui qu'une simple image ou, plus encore, n'est-il pas qu'un ensemble de mots qui lui font croire qu'il se connaît ? Rares sont les expériences personnelles qui lui apprennent qu'il n'est pas que le produit d'une culture.
Des sages de tous les temps nous disent que l'homme en sortant de la nuit découvre la vérité, mais d'autres nous enseignent qu'il faut avoir le courage de retrouver l'obscurité pour comprendre d'où l'on vient et où l'on va. Ce que la lumière nous fait découvrir n'est qu'une manifestation changeante de ce que nous sommes et plus nous lui faisons confiance, plus nous oublions de chercher ce qu'elle nous cache.
Gilbert Andrieu ne remet pas en question tous les savoirs qu'il a pu approfondir, mais ses propres expériences lui font comprendre qu'une autre vérité existe et mérite d'être approchée. Pour lui, l'homme n'est pas qu'un être raisonnable, il est d'abord un être sensible et plus encore une manifestation de la matière qui ne saurait cesser d'exister lorsque la mort semble le détruire. En suivant les traces de sa mère, en méditant, en écoutant sa nature, en échappant à l'impérialisme des sciences ou des vérités révélées, il livre ici un début de synthèse en espérant la partager.
