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Ils évoquent Lacan, mort il y a trente ans. Mais rien de crépusculaire dans cette messe du souvenir : c'était leur jeunesse. Lacan harponne Philippe, 27 ans ; il croit avoir affaire à un thésard ; puis il s'aperçoit que ses expériences d'écriture ont conduit ce garçon dans le voisinage de ce que lui-même tente au moyen de la parole. Elève d'Althusser, Barthes, Derrida, Jacques-Alain, normalien de 20 ans, lit le "Rapport de Rome", en est comme foudroyé ; il rencontre Lacan, qui dialogue sans façons avec Platon et Descartes.
Quelques années plus tard. Chassé de la rue d'Ulm, Lacan s'insurge ; il trouve en Sollers son paladin, tandis que Miller, ayant viré Mao, milite pour "la cause du peuple". Aujourd'hui : l'écrivain et le psychanalyste se félicitent d'être toujours là, manoeuvrant de conserve, dans le 6e arrondissement, contre ces "faussaires" dont parlait Lacan, "toujours en marche sous la bannière de l'Esprit".