Il y eu d'abord deux romans : Requiem des innocents et Partage des vivants, puis Septentrion. Rien qu'avec ces titres on capte différents aspects de ce dernier : violence et poésie, émotion et crudité. Calaferte a écrit un livre marquant, unique, comme le fut en son temps le Voyage au bout de la nuit de Céline. Le livre est autobiographique, il revient sur ses années d'errance où il commença à se confronter au travail de l'écrivain. Son écriture est limpide, d'une pureté, d'autant plus choquante quand il parle de sexe ; elle est aussi ciselée, faites de phrases très courtes, comme
en syncope, et qui démontre un conflit permanent avec la société, sur laquelle, ces traits brefs et rapides, sont autant de crachats bien ajustés. L'écrivain est un homme qui récalame sa liberté à tout prix, refusant de rester là où on aurait voulu qu'il soit : à l'usine où il se sent exploité depuis l'adolescence. Et cette envie qui le ronge et le pousse à écrire un livre est comme une faim insatiable, aussi forte que sa revendication à pouvoir penser librement, refuser ce que d'aucun éprouve comme allant de soi, et enfin pouvoir librement baiser. Son écriture est une déflagration (terme employé par Jean-Pierre Pauty pour le tire de sa biographie). Romancier, poète, dramatuge, essayiste, il a tenu aussi un journal, sous le titre des Carnets (16 volumes!), il ne faut pas perdre de vue que Septentrion, malgré son style et sa force, ne nous donne à lire qu'un aspect d'une oeuvre immense et prolifique, malheureusement encore trop peu connu. Je ne suis pas certain qu'il ait été véritablement censuré en 1963, plutôt retiré de la vente suite à une condamnation pour pornographie (l'éditeur de l'époque n'ayant peut-être pas voulu le réimprimer suite au scandale suscité), il aura fallu attendre 1984 pour qu'un éditeur ait le courage de la rééditer chez Denoël. Si quelqu'un connaît le fin mot de cette sombre histoire...
"Au commencement était le sexe".
Il y eu d'abord deux romans : Requiem des innocents et Partage des vivants, puis Septentrion. Rien qu'avec ces titres on capte différents aspects de ce dernier : violence et poésie, émotion et crudité. Calaferte a écrit un livre marquant, unique, comme le fut en son temps le Voyage au bout de la nuit de Céline. Le livre est autobiographique, il revient sur ses années d'errance où il commença à se confronter au travail de l'écrivain. Son écriture est limpide, d'une pureté, d'autant plus choquante quand il parle de sexe ; elle est aussi ciselée, faites de phrases très courtes, comme en syncope, et qui démontre un conflit permanent avec la société, sur laquelle, ces traits brefs et rapides, sont autant de crachats bien ajustés. L'écrivain est un homme qui récalame sa liberté à tout prix, refusant de rester là où on aurait voulu qu'il soit : à l'usine où il se sent exploité depuis l'adolescence. Et cette envie qui le ronge et le pousse à écrire un livre est comme une faim insatiable, aussi forte que sa revendication à pouvoir penser librement, refuser ce que d'aucun éprouve comme allant de soi, et enfin pouvoir librement baiser. Son écriture est une déflagration (terme employé par Jean-Pierre Pauty pour le tire de sa biographie). Romancier, poète, dramatuge, essayiste, il a tenu aussi un journal, sous le titre des Carnets (16 volumes!), il ne faut pas perdre de vue que Septentrion, malgré son style et sa force, ne nous donne à lire qu'un aspect d'une oeuvre immense et prolifique, malheureusement encore trop peu connu. Je ne suis pas certain qu'il ait été véritablement censuré en 1963, plutôt retiré de la vente suite à une condamnation pour pornographie (l'éditeur de l'époque n'ayant peut-être pas voulu le réimprimer suite au scandale suscité), il aura fallu attendre 1984 pour qu'un éditeur ait le courage de la rééditer chez Denoël. Si quelqu'un connaît le fin mot de cette sombre histoire...