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Issue d'une mathématisation du monde qui trouve sa source dans la révolution galiléenne, l'idéologie scientiste, bien différente du véritable esprit scientifique, a, entre autres effets, celui de masquer les dimensions historiques, sociales et culturelles des sciences qui, depuis le 17e siècle, sont les vecteurs de l'occidentalisation du monde. La critique qu'en fait l'auteur a pour objet d'en faire apparaître la dimension ethnocentrique : celle-ci prête à la culture technoscientifique les attributs de l'universalité fondée sur les normes d'une rationalité sans rivage.
À cette occidentalisation du monde, dont il fait le corrélât de l'idéologie scientiste, l'auteur oppose une nouvelle approche épistémologique des sciences, tenant compte de la manière, à la fois objective et subjective, dont le sujet construit le monde des phénomènes. Il faut que l'histoire et la sociologie des sciences redonnent sa place à une philosophie de la connaissance qui en ferait essentiellement une relation, non seulement celle, toujours dite, entre le sujet et l'objet, mais encore celle, plus subtile et cachée, entre les dimensions culturelles d'un temps et d'un lieu et la volonté de savoir d'une communauté scientifique, inscrite elle-même dans une historicité ordinaire.