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Tout semblait opposer Mme de Staël à la reine Marie-Antoinette. Pourtant, en 1793, quand la Convention décide de traduire la veuve Capet devant le tribunal révolutionnaire, Mme de Staël publie Réflexions sur le procès de la reine par une femme, un plaidoyer sacrifiée à la logique jacobine. Au-delà de cette défense, l'auteur s'interroge sur la violence révolutionnaire. Elle en dénonce la surenchère, voyant dans le procès de la reine - et sa condamnation assurée - une démagogie propice au déchaînement de la Terreur.
Enfin, après avoir essayé de réfuter certaines accusations portées contre Marie-Antoinette, Mme de Staël en appelle aux mères et aux femmes " de toutes les classes de la société " que, dit-elle, on immole à travers la reine. Ultime argument, ultime recours qui donne à ce texte passionné toute sa modernité. La récente publication de la Correspondance de Marie-Antoinette (1770-1793), comme la réalisation du film Marie-Antoinette par Sofia Coppola, montrent que la figure et l'histoire de la reine continuent à nous hanter.
Dans une postface pertinente, Monique Cottret analyse le texte de Mme de Staël en le situant dans le contexte révolutionnaire et en le rapprochant des écrits de Saint-Just, Robespierre et Chateaubriand.