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En 1938, Ranuccio Bianchi Bandinelli, jeune professeur d’archéologie et d’art antique germanophone, est sollicité par le gouvernement pour accompagner la visite d’Hitler, du 3 au 9 mai, dans les musées de Rome et de Florence. Pendant quelques jours, il va côtoyer les deux dictateurs qui se jaugent, écouter leurs commentaires, découvrir leurs paradoxes, le côté frustre et naïf, avec en toile de fond l’art de civilisations disparues qui éclaire cette rencontre.
Moment charnière pour Bandinelli qui, d’observateur critique mais un peu désinvolte du fascisme, deviendra par la suite communiste ; moment charnière pour l’Europe car Hitler cherche à faire de Mussolini un allié, et y réussira.
Un détail de taille !
Ce livre est une véritable petite perle, un détail de l'Histoire qui n'en n'est pas vraiment un. Imaginez un historien d'art sérieux et discret qu'on convoque un jour pour une mission un peu particulière qu'il ne peut pas vraiment refuser... Hitler vient en Italie et il doit visiter les chefs d'oeuvre de l'art italien et on a besoin d'un guide. Au début notre auteur n'y voit qu'une occasion en or pour se débarrasser de ces deux là mais il n'a aucun réseau et aucune expérience de la résistance alors la visite en fanfare peut commencer. Et son acte de résistance aura sans doute été d'être le témoin priviligié de deux débiles pathologiques en visite dans un musée. Je grossis sans doute un peu le trait mais repenser à Hitler soudain mélancolique devant un nu universelle et tocant sur le péril rouge ou imaginer Mussolini fanfaronant dans chaque salle sans rien voir n'y comprendre est tellement désopilant si ces deux là n'avait causé le désastre qui fut leur seule oeuvre. Un document extraordinaire où l'auteur fait preuve d'une acuité extraordinaire...