Nous suivons les pérégrinations d'une jeune fille, son obsession pour la musique au coeur d'une ville, Cali, l'écriture épouse le rythme de la salsa, son influence majeure sur toute une génération, la portée politique du roman touche l'ensemble de l'Amérique latine. La musicalité de la langue est peut-être impossible à rendre, la traduction en français doit y perdre beaucoup, mais on se laisse malgré tout entraîner dans cette sarabande truffée de références musicales, un appareil critique accompagne la lecture. La musique, le sexe et la drogue sont les moteurs de ce chant de Maldoror
moderne, et autant d'armes venant dézinguer une vie bourgeoise qui se meurt d'ennui et de morale, la narratrice se détache tout autant du courant marxiste et révolutionnaire émergeant, partant à la recherche d'émotions brutes, plaçant la musique au coeur de son existence, brûlant la vie à un rythme soutenue afin qu'elle n'ai pas le temps de pourrir. Sans esprit cartésien, sans réflexion, elle épouse le monde, danse avec lui jusqu'à l'épuisement, elle le laisse pantelant, stupide et paresseux, derrière elle, le regard toujours tourné vers cette montagne qui domine les impressions de la ville, elle poursuit sa danse avec Eros ou Thanatos, sans distinguo, se transformant en une Béatrice dantesque. Je ne connais rien à la salsa, mais le roman en est manifestement imprégnée, l'écriture possède un rythme singulier, novateur, à l'image du courant musical de l'époque, la discographie proposée en fin d'ouvrage proposant des pistes aux explorateurs éventuels. Publié en 1977, le destin fulgurant de l'auteur a fait que ce premier roman est devenu culte en Colombie et en Amérique latine.
Que viva la musica
Nous suivons les pérégrinations d'une jeune fille, son obsession pour la musique au coeur d'une ville, Cali, l'écriture épouse le rythme de la salsa, son influence majeure sur toute une génération, la portée politique du roman touche l'ensemble de l'Amérique latine. La musicalité de la langue est peut-être impossible à rendre, la traduction en français doit y perdre beaucoup, mais on se laisse malgré tout entraîner dans cette sarabande truffée de références musicales, un appareil critique accompagne la lecture. La musique, le sexe et la drogue sont les moteurs de ce chant de Maldoror moderne, et autant d'armes venant dézinguer une vie bourgeoise qui se meurt d'ennui et de morale, la narratrice se détache tout autant du courant marxiste et révolutionnaire émergeant, partant à la recherche d'émotions brutes, plaçant la musique au coeur de son existence, brûlant la vie à un rythme soutenue afin qu'elle n'ai pas le temps de pourrir. Sans esprit cartésien, sans réflexion, elle épouse le monde, danse avec lui jusqu'à l'épuisement, elle le laisse pantelant, stupide et paresseux, derrière elle, le regard toujours tourné vers cette montagne qui domine les impressions de la ville, elle poursuit sa danse avec Eros ou Thanatos, sans distinguo, se transformant en une Béatrice dantesque. Je ne connais rien à la salsa, mais le roman en est manifestement imprégnée, l'écriture possède un rythme singulier, novateur, à l'image du courant musical de l'époque, la discographie proposée en fin d'ouvrage proposant des pistes aux explorateurs éventuels. Publié en 1977, le destin fulgurant de l'auteur a fait que ce premier roman est devenu culte en Colombie et en Amérique latine.