En cours de chargement...
Nous sommes à Puerto Apache, bidonville autogéré de Buenos Aires, installé sur les rives de La Plata, dans une réserve naturelle. Le Rat, 29 ans, vit de petits larcins. Mais son activité la plus lucrative, c'est de travailler pour le caïd du coin : il doit retenir par coeur des séries de nombres, sans les noter, et les restituer telles quelles à un autre dealer de la zone. Il ne sait pas à quoi tous ces chiffres correspondent, mais qu'importe, l'affaire paie bien...
Jusqu'au jour où il se retrouve pieds et poings liés sur une chaise, passé à tabac par des inconnus qui voient en lui plus qu'un simple maillon de la chaîne. Le Rat parvient à prendre le dessus sur ses agresseurs et à s'enfuir, pour se lancer dans une enquête dictée par l'urgence. Qui veut la peau du Rat ? Qui lui a prêté plus de responsabilités qu'il n'en a vraiment dans le trafic ? Désormais traqué, comment peut-il assurer sa sécurité ainsi que celle de sa famille ? Puerto Apache mène le lecteur dans une enclave de pauvreté située en plein coeur d'une capitale, un bidonville dont les habitants sont pleinement conscients de leur condition de marginaux, constitutive de leur identité.
Le Rat et la manière
La ville de Buenos Aires et le quartier de Puerto Apache, comme tous les autres quartiers de la ville, ont chacun leur rôle à jouer. Le territoire comme personnage principal, la ville comme un corps vivant dont les hommes sont les différentes combinaisons chimiques du cerveau. Chacun avance à sa manière, dans des buts différents : appât du gain, survie, idéologie, ou les deux, les trois. On ne sait pas. Eux mêmes ne sont pas certains de le savoir. L'âme humaine n'est pas manichéenne, tout autant que l'âme d'une ville. Un beau roman à la noirceur au goût âpre, bien cadencé et aux personnages attachants.