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Au début de 1953 régnait à Moscou une atmosphère de pogrom. Révélé au monde dans un numéro de la Pravda de janvier, le prétendu "complot des blouses blanches", ces médecins juifs accusés d'avoir assassiné des dirigeants soviétiques, n'était en fait que l'apogée d'un processus entamé dès la Deuxième Guerre mondiale. Les "comploteurs" ne durent leur salut qu'à la mort, le 5 mars de cette même année, du Pharaon rouge qui n'avait pas hésité auparavant à éliminer les dirigeants du Comité antifasciste juif.
Aussi le communiqué, signé par Béria, paru quelque temps après, disculpant tous les accusés dont on ne cachait pas qu'ils avaient été torturés, produisit-il un séisme politique. Sous le couvert de la campagne antisémite, se déroulait aussi un combat sans merci entre les "chatons aveugles" de Staline : Jdanov, Béria, Malenkov, Khrouchtchev... Ecrit et publié à Moscou, le livre de Guennadi Kostyrtchenko, salué par Robert Conquest lors de sa parution aux Etats-Unis, révèle au public des documents accablants qui obligent à reconsidérer l'histoire de l'Union soviétique des années quarante et cinquante sous l'aspect de l'antisémitisme d'Etat.
Une approche impensable avant la chute du communisme.