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Qu'est-ce que le populisme ? Une doctrine cohérente, ou un agrégat hétéroclite de revendications ponctuelles ? Peut-il se réduire à une composante identitaire, voire xénophobe ? Est-il toujours nationaliste ? Chaque État en produit-il des formes différentes, que nous appellerions du même nom par commodité ou par abus de langage ? Peut-on le rejeter d'emblée comme un danger pour les régimes parlementaires, alors qu'il peut en apparaître comme l'aboutissement radical ? L'ouvrage nous permet de clarifier ces questions de fond et de méthode, au moment où le terme connaît, dans les médias et le discours politique, un emploi sans limites.
Il nous invite ensuite à un état des lieux dans différents pays de l'Union européenne, où, depuis une vingtaine d'années, ces mouvements connaissent un véritable essor. En Finlande ils prospèrent sur des années de pratique du pouvoir consensuelle. En Angleterre leur succès met à mal l'idée reçue selon laquelle cette vieille démocratie serait immunisée contre les extrémismes. En Italie Silvio Berlusconi a inauguré un recours original d'appel au peuple pour justifier, contre les juges, les pratiques d'une élite corrompue.
En Grèce la question se résume pratiquement à un clivage persistant entre partisans et adversaires de l'Occident. En Roumanie les Roms sont nommément désignés comme étrangers et indésirables. En Hongrie le retour à la dictature est ouvertement souhaité et mis en oeuvre par un parti de gouvernement, au mépris des mises en garde européennes... L'Europe, justement, sera-t-elle le dernier rempart contre cette nostalgie virulente de la frontière et de l'identité ? Ou sera-t-elle, au contraire, balayée par cette vague qu'elle a aussi encouragée, par ses dérives technocratiques et ses diktats économiques ?