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Parva raconte le Mahâbhârata, l’épopée indienne qui décrit la lutte familiale entre les Pandavas et les Kauravas ; les exploits des Dieux et des Hommes ; le rôle des Femmes dans la vie, la mort et la guerre ; le Karma…
Dès les premières pages de cet opus (L’Éveil de l’Océan, 1er tome sur 3 prévus), le lecteur est entraîné par la force des images et la gravité du ton.
Le poids de l’Histoire, la domination des lois de la Nature, l’essence éphémère des Hommes sont rassemblés dans cette oeuvre moderne aux couleurs des temples hindous où la douceur de l’aquarelle contraste avec les noirs et blancs et la force de l’histoire, pour mettre en évidence la dualité des choses et des êtres.
L’humour détaché de l’auteur fait l’originalité de ce roman graphique qui assume un univers sombre et mystique pour raconter la vie. Car qu’est-ce que le Mahâbhârata sinon un traité de la nature humaine ?
Cette version s’inscrit dans la tradition millénaire des conteurs indiens, avec une oralité exacerbée, une force émotionnelle et philosophique indéniable. Elle remet au goût du jour ce classique de la mythologie hindoue, considéré comme le plus grand poème jamais composé.
Parva nous fait voyager par-delà les mers et par-delà les siècles, dans une épopée romanesque qui peut être appréciée à tout âge.
Très beau!
Je ne pouvais pas résister à ce roman graphique car il a le double attrait d'être écrit et dessiné par une indienne et d'être dominé par la couleur bleue qui est ici superbe. Amruta Patil raconte le livre des commencements de l'épopée hindoue, grâce à une conteuse qui surgit à la tombée de la nuit pour raconter les histoires divines. Je n'y connaissais absolument rien aux histoires divines hindoues, qui correspondent sans doute à ce qu'on trouve dans la bible des catholiques, et j'ai été enchantée de découvrir ce nouveau territoire qui ne ressemble pas du tout aux histoires de la Bible ! D'abord, on nous décrit le royaume divin comme un endroit d'où on a peur de "dégringoler" (c'est le verbe utilisé par l'auteure), car on n'y est pas pour l'éternité. Les divinités sont accros à l'amrit, une substance qui n'est pas inépuisable. Et puis, je ne sais pas si les scènes d'accouplement sont si nombreuses dans le texte initial mais là, les dieux n'arrêtent pas laisser leur semence partout et le désir charnel est bien présent. On sent bien que la procréation n'est pas le seul but. Les histoires insistent souvent sur la non légitimité des liens du sang, ce qui compte, c'est que qu'on ressent pour un enfant:
"C'est l'amour et l'attention qui comptent, pas les contractions du vagin."
Ce roman graphique est un bonheur à regarder. Les scènes en noir et blanc, au fusain, celles où l'on retrouve la conteuse, alternent avec les scènes en couleur qui narrent les aventures des dieux et toutes sont splendides.
"L'essentiel mérite qu'on s'y attarde. Où serait la dimension cosmique d'une histoire qui s'offrirait toute entière dès la première écoute?"