Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
Paris se donne si facilement au regard des peintres et des touristes, on l'a si souvent photographiée, on a publié sur la Ville lumière tellement de...
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Paris se donne si facilement au regard des peintres et des touristes, on l'a si souvent photographiée, on a publié sur la Ville lumière tellement de beaux livres, qu'on oublie les difficultés des milliers d'ingénieurs, de techniciens, de fonctionnaires, d'habitants et de commerçants pour la rendre visible.
Ce livre voudrait, par le texte et par l'image, cheminer à travers la ville en explorant quelques-unes des raisons qui empêchent de l'embrasser facilement d'un seul coup d'œil.
L'enquête photographique nous fait d'abord visiter des lieux, habituellement fermés au passant, où s'élaborent les innombrables techniques qui rendent la vie possible aux Parisiens (service des Eaux, préfecture de police, périphérique - " panoptiques " divers d'où l'on voit Paris tout entier). Elle nous permet ensuite de saisir l'importance des objets ordinaires, de ce mobilier urbain qui forme le cadre de notre vie quotidienne et qui, par son accumulation, offre aux habitants les moyens de parcourir la ville sans s'y perdre aussitôt. Enfin, elle nous rend attentif aux problèmes pratiques que pose la coexistence d'un si grand nombre de gens sur une si petite surface. Tous ces cheminements inattendus permettront peut-être, en fin de compte, de reposer une question plus théorique sur la nature du lien social et sur les façons bien particulières qu'à la société de rester insaisissable.
Voici donc un traité de sociologie dissimulé dans un bel objet, à moins qu'il ne s'agisse d'un modèle réduit qui reproduirait par la maquette la mise en forme du grand Paris. Ainsi visité, Paris devient virtuel, c'est-à-dire plein de vertus et se met à ressembler aux Villes invisibles d'Italo Calvino. Aussi encombrée, saturée, asphyxiée qu'elle soit, dans Paris ville invisible on se met à respirer plus à l'aise.
Bruno Latour, l'auteur du texte, et Emilie Hermant, l'auteur des images, travaillent tous deux à l'Ecole des Mines de Paris, boulevard Saint-Michel, sur le jardin du Luxembourg.