Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
J'écris sur les yeux mais les yeux sont si intouchables dans la lumière, si silencieux quand ils voient, ils vont si loin quand ils s'ouvrent que leur...
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J'écris sur les yeux mais les yeux sont si intouchables dans la lumière, si silencieux quand ils voient, ils vont si loin quand ils s'ouvrent que leur substance en est restée intacte, si neuve ; les yeux recouvrent tant de mystère, comme si rien n'avait jamais vraiment pu les atteindre, les découvrir et en faire le tour, que tout en est resté intouché et inépuisé. J'écris sur les yeux mais j'ai l'impression que personne n'a jamais écrit sur eux, que personne ne les a jamais touchés. J'ai l'impression d'écrire ce que personne n'a jamais écrit, de toucher ce que personne n'a jamais touché. Comme si je voyais ce que personne n'a jamais vu et que je le voyais, que je voyais avec mes propres yeux qu'aucun œil ne s'y était jamais posé. Comme si les yeux laissaient des traces que nos yeux voyaient toujours mais que nous ne savions pas nous-mêmes définir. Ou que nos yeux nous menaient si loin dans l'infini que nous pouvions chacun dire infiniment sur eux ce que l'autre n'avait jamais dit. En écrivant sur les yeux, j'ai découvert un autre monde, un monde intouché et invu. J'ai touché avec mes mains, touché avec mes mains touchées, l'intouchable. J'ai vu avec mes yeux, vu avec mes yeux vus, l'invisible. Je me suis projeté si loin que je suis parti ailleurs tout entier, pieds et mains, corps et tête.