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La moitié du continent africain est dévastée par des "guerres
d'écorcheurs" ; l'autre vivote entre crise et corruption,
tribalisme et anarchie. Emigration clandestine, fuite des
cerveaux : les meilleurs partent. Dans nombre de pays, les
fonctionnaires cumulent des mois, voire des années d'arriérés
de salaire, les hôpitaux sont des mouroirs, les écoles ferment.
L'Etat s'effondre. Seuls quelques îlots émergent dans un océan
de malheur.
Le sida frappe partout, emporte les élites, réduit
l'espérance de vie de quinze à vingt ans. Pourquoi l'Afrique
meurt-elle ? Après avoir été martyrisée par la traite
esclavagiste et soumise par le colonialisme, l'Afrique,
handicapée dans le commerce international, en retard sur tous
les plans, se suicide. Ses habitants, tétanisés par un présent qui
n'a pas d'avenir, s'enferment dans un autisme identitaire.
Face
à la mondialisation, ils capitulent en postulant "l'homme noir"
irréductible à l'universel. Un tableau sans complaisance et un
cri d'alarme par l'un des meilleurs observateurs de l'Afrique
aujourd'hui.