En cours de chargement...
Célébrée dans nombre de spectacles commémoratifs, l'histoire officielle affirme que les idées et les pratiques les plus radicales des révoltes de Mai 68 ont été récupérées ; que Mai 68 serait une quête individualiste et spirituelle annonçant le mot d'ordre des années 1980, "liberté" . La position que j'adopte en est le contre-pied, car Mai 68 fut avant tout un événement politique : Mai 68 fut le plus grand mouvement de masse de l'histoire de France, la grève la plus importante de l'histoire du mouvement ouvrier français et l'unique insurrection "générale" qu'aient connue les pays occidentaux depuis la Seconde Guerre mondiale.
Elle s'est étendue au-delà des centres traditionnels de production industrielle pour gagner les travailleurs du secteur tertiaire. Aucun secteur professionnel, aucune catégorie de travailleurs n'ont été épargnés ; il n'y a pas de région, de ville ou de village de France qui ait échappé à la grève générale. Et ce mouvement s'inscrit dans la lignée de l'aspiration profonde des années 1960, à savoir l'aspiration à l'égalité.
Nouvelles lumières sur Mai 68
De l'auteur, on connaissait déjà deux ouvrages fort éclairants sur la Commune de Paris et sur la poésie de Rimbaud, et voilà qu'elle s'attaque à cet événement politique majeur, et si controversé, du siècle dernier. Et elle le fait avec sa rigueur et sa vigueur habituelles.
Son hypothèse : les révoltes – idées et pratiques – de Mai 68 les plus radicales ne cherchaient pas, en premier lieu, la liberté – mais l'égalité.
Pour celles et ceux qui s'inquiètent de l'avenir, qui ne sont pas content(e)s du présent, du statu quo, la lecture de cet ouvrage, en éclairant l'histoire contemporaine, ouvrira des portes pour la réflexion et la pratique contestataire.