Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
On croyait tout savoir de Jaurès. On éprouve souvent pour lui une bienveillance attendrie, un peu condescendante, ou de la compassion. On n'ignore pas...
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On croyait tout savoir de Jaurès. On éprouve souvent pour lui une bienveillance attendrie, un peu condescendante, ou de la compassion. On n'ignore pas qu'il a écrit près de trois mille pages consacrées à la période 1789-1794. Mais qui les a lues ? Qui se soucie aujourd'hui du livre qui s'intitule Histoire socialiste de la Révolution française, paru en fascicules vendus un sou, à compter du 10 février
1900 ? Pourquoi s'enfoncer, au XXIe siècle, dans une œuvre qui semble enveloppée dans le linceul des idéologies mortelles ? Parce qu'elle est aussi prenante et forte - quand on y pénètre sans préjugé, en suivant, comme dans les extraits ici réunis, le destin du roi et de la royauté, des états généraux à la mort du monarque, le 21 janvier 1793 - qu'un drame shakespearien ! On assiste à la transmutation d'une intention idéologique et pédagogique en une œuvre singulière, pénétrante, qui transcende le genre historique. Elle se lit comme une tragédie. Celle d'un souverain " indécis et pesant ", " incertain et contradictoire ", qui ne réussit pas à prendre la mesure d'une " révolution dont lui-même avait reconnu la nécessité et dont il avait ouvert la carrière ". La générosité et l'humanité de Jaurès lui permettent de partager l'émotion devant " la résignation " du souverain, qui apparaît à des " milliers de cœurs " " divine " et preuve d'une " surnaturelle bonté ". Il saisit le caractère contradictoire et décisif de cette mise à mort, cruelle et symbolique, qui marque à jamais l'histoire nationale. " La terre de France n'a pas oublié ces choses et garde encore la tragique saveur du sang quelle a bu. Marx ? Michelet ? Plutarque ? et pourquoi pas Hugo ou Shakespeare ? Laissons les comparaisons. Lisons 1'oeuvre, ouverte et libre, de Jaurès, le grand méconnu. Max Gallo.