Les Usages De La Memoire Dans Les Relations Internationales. Le Recours Au Passe Dans La Politique Etrangere De La France A L'Egard De L'Allemagne Et De L'Algerie, De 1962 A Nos Jours

Plus de 50 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, le monde se souvient. On apure ses comptes. On dépose des gerbes. On ouvre les archives. On érige des plaques à la mémoire des victimes. Bref, dans le discours politique, le recours au passé semble parfois supplanter l'invocation de l'avenir comme instance suprême de légitimation. Il convient cependant de s'interroger sur ces injonctions de la mémoire. A qui sont-elles adressées ? Au nom de quelles valeurs ? Sur base de quels fondements ? Ces interrogations se trouvent au cœur du présent ouvrage. Celui-ci analyse, pour la première fois, les mécanismes de l'utilisation du passé dans les relations internationales. Il montre que le recours au passé sur la scène internationale n'est ni politiquement innocent, ni historiquement fortuit. Pour ce faire, il analyse les impacts que l'appel à la mémoire peut avoir dans la genèse ainsi que dans la gestion des conflits. La réflexion se fonde sur l'étude de cas concrets. Elle analyse tout d'abord l'attitude des responsables français à l'égard de l'Allemagne et de l'Algérie. Le raisonnement débouche ensuite sur une description générale qui permet d'aborder avec un regard neuf des situations aussi variées que les cas yougoslave ou sud-africain. L'ouvrage repose en définitive sur une interpellation fondamentale : plutôt que d'être utilisée à des fins conflictuelles, la mémoire peut-elle contribuer à rapprocher d'anciens belligérants - et si oui comment ?