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La tragédie rwandaise est pour l'Afrique centrale un événement majeur : plus encore que le seul Rwanda, c'est toute la région des Grands Lacs qui est impliquée. Il y a deux millions de réfugiés rwandais amassés au Zaïre et en Tanzanie. La situation est explosive au Nord et au Sud-Kivu dans un Zaïre déjà fort précaire avant leur irruption. La population des chefs-lieux régionaux, Goma et Bukavu, vit le drame de cet entassement humain et ses conséquences : environnement dégradé, augmentation des prix, insécurité générale et menaces de guerre aux frontières rwandaise et burundaise.
Désormais, le Zaïre souhaite le départ rapide des réfugiés : des expulsions ont déjà eu lieu, et la menace d'un rapatriement forcé tôt ou tard est réelle. Le Rwanda, malgré ses déclarations, décourage un retour massif. Les réfugiés, indésirables partout, seront-ils les nouveaux Palestiniens ? "Faute de solution politique, la "solution" sera militaire. Les nouveaux réfugiés n'accepteront pas l'exil éternel.
Puisque le retour volontaire est impossible et le retour forcé rejeté, la voie qui leur reste serait alors le retour armé. (...) La Société civile du Sud-Kivu, directement menacée par cette déflagration l'a bien compris. La communauté internationale ferait bien d'écouter son cri d'alarme et de conditionner son aide au Rwanda en insistant sur l'ouverture d'une démarche négociée dans laquelle devraient se retrouver tous les Rwandais.
Sinon le drame de l'année dernière n'aura été qu'un prélude, et le pire nous attend" (Filip Reyntjens). Récits, appels, communiqués, analyses, réflexions sur le drame des réfugiés rwandais sont ici rassemblés. Ils couvrent la période d'avril 1994 à octobre 1995 et émanent de la Société civile du Sud-Kivu.