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Le jardin se présente comme le lieu de retraite idéal. Il est prédisposé, par sa nature, à accueillir l'individu qui veut faire un pas de côté et tourner le dos à l'histoire. A l'artiste, il offre un refuge dans un ailleurs plus habitable où, loin des conventions et des obligations sociales, la création peut jaillir plus librement. A bien y réfléchir, cela n'est pas étonnant. Dès les origines, le jardin se présente comme un espace clos, à l'écart.
L'étymologie même des termes qui désignent ce lieu nous le rappelle : le germanique gart, le latin hortus, le persan pairidazea, que les Grecs traduisirent paradeisos, définissent tous un espace clôturé, physiquement séparé du territorie environnant. Les murs d'enceinte qui lé protègent en font, depuis l Antiquité, un microcosme, un univers en soi, un espace magique, comme s'il était régi par des lois qui ne seraient pas exactement celles du monde ordinaire.
Un monde à part, où l'on peut réaliser, à l'abri des regards, un idéal de vie créé de toutes pièces, cohérent avec les aspirations de celui qui l'habite, au contact de la nature.