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Si l'Histoire a distingué, à juste titre, les exploits de combattants valeureux, héros humanistes et autres défenseurs de la paix, elle porte aussi en elle, comme un miroir sans tain, les méfaits de personnages violents, cruels et pervers. Leurs méfaits nous sont connus grâce aux actes de procès, aux récits d'exécution et aux articles de faits divers. Entre la réalité et le mythe, l'angoisse et le fantasme, qui sont véritablement ces hommes et femmes qui incarnent, dans la mémoire commune, le Mal absolu ?
Dirigé par Victor Battaggion, cet ouvrage collectif nous présente, au travers de vingt-deux portraits, ces personnifications de la noirceur humaine à travers les siècles.
De Caligula, dont la cruauté n'eut d'égale que sa frénésie meurtrière, au nord-coréen Kim Jong-Un, dernier rejeton d'une stupéfiante lignée despotique, les parcours criminels se suivent et ne se ressemblent pas. Pour preuve : Gilles de Rais, assassin maniaque de près de 140 enfants au XVe siècle ; la Voisin, sorcière ayant défrayé la chronique dans la sulfureuse affaire des Poisons ; Pol Pot, utopiste dément qui ensanglanta le Cambodge, Charles Manson, leader charismatique d'une communauté hippie qu'il entraîna dans des meurtres ignobles, ou encore Ben Laden, ennemi public mondial de l'après 11 septembre.
Spécialistes, historiens et journalistes dessinent pour nous, comme autant d'échos à nos peurs passées (et futures), les contours funestes, complexes et fascinants de ces figures historiques devenues emblématiques d'une certaine vision du Mal.
RECOMMANDÉ PAR LE SITE CULTURE-CHRONIQUE
L’histoire depuis la nuit des temps est peuplée de sales types qui n’ont eu de cesse de faire passer leur prochain de vie à trépas. Les motivations de ces individus son souvent diverses mais elles produisent des résultats assez similaires : massacres, assassinats, tortures, viols … L’ouvrage “Les figures du mal” dirigé par Victor Battaggion nous propose de découvrir vingt-deux portraits de personnages historiques dont les méfaits éclaboussèrent leur époque. De même que pour Plaute puis Thomas Hobbes “l’homme est un loup pour l’homme”, ou que pour Jean-Paul Sartre “l’enfer c’est les autres”, il semble que nous soyons en droit de penser que “l’enfer est en nous”. Qui n’a jamais eu un mouvement agressif, haineux, violent, odieux, détestable ? Ces mouvements intérieurs qui peuvent avoir des conséquences terribles sont toujours générés par la colère, l’envie, la haine, la jalousie, ou la vengeance. Force est de reconnaître que notre conscience morale est un bien tendre barrage face aux puissances du mal qui peuvent submerger certains d’entre nous.
L’Homme n’en a jamais fini de se construire, cherchant constamment à se réaliser et poursuivant son idéal. Les pièges et les épreuves sont nombreux. La tentation et la faute jalonnent fatalement son parcours. Il est vrai qu’il n’y aurait pas de mal si personne n’en commettait, mais aucun homme ne commettrait le mal si l’existence n’était pas habitée par la passion, la fureur et le désordre. Le mal est donc à la fois la cause et l’effet de la faute avance le philosophe Vladimir Jankélévitch dans son “Traité des vertus” . Il suggère que le mal nous préexisterait et façonnerait d’une certaine manière notre nature jusqu’à vouloir anéantir l’existence de l’autre pour affirmer ou nourrir la sienne.
“Les Figures du mal” décrypte les destins d’empereurs sanguinaires , reines prédatrices, tyrans pervers, grands criminels. Tous incarnent l’effroi de l’Antiquité à nos jours : Caligula, l’empereur dément et sanglant, Gilles de Rais, le "saigneur" d’enfants, la comtesse Elisabeth Báthory, l’esthéticienne des Carpates, Madame Voisin, la dévote empoisonneuse, ou encore Charles Manson, le hippie diabolique, Ben Laden, l’ingénieur du mal absolu… L’ouvrage est conçu comme un polyptyque dont les différents panneaux forment une oeuvre “réaliste” de la noirceur des hommes. Il est en quelque sorte le musée de la noirceur de l’âme humaine. Inquiétant, fascinant et effrayant…
Hugues DE SINGLY (CULTURE-CHRONIQUE.COM)