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Voilà un an à peine, à la suite d'une étrange et dramatique séquence politique, certains observateurs ont cru pouvoir annoncer un sursaut civique de la jeunesse. On disait les jeunes apathiques et frileux, individualistes forcenés ou consommateurs maniaques, mais aussi tétanisés par l'angoisse du chômage voire du Sida, en tout cas systématiquement rétifs à la chose publique. Et voilà qu'ils se mettaient en tête de sauver la démocratie à coup de manifestations quotidiennes.
Quelques semaines plus tard, les élections législatives étaient marquées à nouveau par une abstention massive chez les moins de 30 ans, ce qui désorientait les mêmes commentateurs, et conduisait la plupart à entamer à nouveau la rengaine de la " bof génération ", tout juste capable de quelques bruyants caprices. Devant la crise du rapport aux institutions et au politique qui touche particulièrement les jeunes, jusqu'aux plus instruits, il est temps de s'intéresser de plus
près aux formes d'une participation civique et solidaire à la fois vivace et complexe, prometteuse et inaboutie.
Loin des grandes idéologies porteuses d'une vision du monde, les nouveaux engagements bénévoles sont construits autour d'activités concrètes et personnalisées, sous-tendues par des valeurs mais refusant leur expression par des discours, et qui profitent aussi bien aux " bénéficiaires " qu'à l'individu qui les mène. À condition de prendre en compte les motivations et les attentes des jeunes militants, plutôt que de leur opposer des modèles d'engagements figés, en s'appuyant sur des expériences réussies mais trop ignorées, il est possible d'encourager la réalisation de leurs " envies d'agir ".
Ainsi, les jeunes et les étudiants pourront contribuer plus fortement à la cohésion sociale et à la vivacité de notre culture démocratique.