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Passionnant
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XXIe siècle
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rif; maroc; tanger
Les confessions de l'ombre est un titre offert par Entrée livre et Kero Éditions. Je dois avouer l'avoir choisi uniquement pour continuer ma découverte de cet éditeur qui m'était encore inconnu il y a peu. Le livre en lui-même était secondaire, ou presque, donc ma plus grosse crainte était d'être déçu par celui-ci. De plus, je ne suis que moyennement livre à consonance politique, conflit géopolitique, agent secret devant réfléchir avec sa tête et non ses bras, tout ceci m'embrouillent les neurones, et de ce fait le plaisir. Mais une vie sans risque n'a rien de palpitant.
Je
peux avouer de suite ne pas avoir été déçu par ce titre, tout est vraiment splendide. Bastien Hernandez, notre agent spécial, est tout bonnement attachant, on s'identifie à lui tellement facilement. Il ne ressemble en rien, comme il le dit si souvent, à la clique James Bond et compagnie. Il se qualifierait presque d'être un simple fonctionnaire, avec notes de frais à valider et fins de mois difficiles. Point de voitures luxueuses, ni de femmes lui tombant dans les bras d'un simple regard....sauf aux endroits adéquats. Oui, notre héros n'est pour beaucoup qu'un simple "p'tit branleur d'économiste, un gauchiste fumeur de joints, un ado attardé qui passe ses nuits à tirer des coups au Grand Vizir." Ce n'est pas toujours simple de trouver une couverture qui colle à la peau, il faut savoir se sacrifier pour sa patrie, tout en y trouvant un tant soit peu de plaisir. Tout au long du livre, on suit notre agent, dormant au début pour le voir de plus en plus actif au fil de l'aventure, mais il reste tellement simple, proche de nous. Cet agent pourrait être en réalité moi, ou vous car il n'a rien d'extraordinaire. Il n'est pas doté d'une force herculéenne ni d'un QI de super génie, ni beau comme un dieu, ce n'est qu'un homme. Un homme simple, qui travaille pour la France, un homme en proie aux doutes, que ce soit sur son enquêtes, sa vie professionnelle, son célibat.
J'ai été agréablement surpris par l'écriture de Pierre Boussel. En effet, il arrive à nous distiller une multitude d'informations sur le monde et leurs multinationales; les divers pays, avec leurs manigances et leurs implications sans jamais faire fuir le lecteur que je suis. J'ai même pris énormément de plaisir à m'y intéresser, voir les choses différemment. Je pense que c'est grâce à cela que ce titre m'a subjugué car j'ai commencé ma lecture sur la pointe des pieds, en silence pour ne pas être repéré, puis au fil des pages et de mon plaisir j'y suis rentré corps et âme, le silence n'était plus de la partie, je ne ferai vraiment pas un bon agent, aussi silencieux qu'un éléphant.
Les confessions de l'ombre est un titre qui m'a charmé contre toute attente. La fin du livre, plus la 4ème page de couverture laissent penser à une suite des aventures de notre agent spécial préféré, j'en salive d'avance.
Juste excellent !
J'avoue avoir été étonné, séduit puis emporté par ce roman que l'on ne peut pas résumer à un simple roman d'espionnage. C'est beaucoup plus. C'est une véritable histoire humaine, une qualité narrative qui m'a rappelé les grands romans du XX siècle, avec ce portrait croustillant de la ville de Tanger au Maroc et cette façon de parler du monde du renseignement, ce style si drôle et captivant. C'est un roman qu'on ne lâche pas et qui vous tient jusqu'à la dernière page.