Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
Violeta, comment vous la décrire ? Une ballerine obèse qui titube à travers l'existence en levant le coude aussi souvent que la jambe ou peut-être...
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Violeta, comment vous la décrire ? Une ballerine obèse qui titube à travers l'existence en levant le coude aussi souvent que la jambe ou peut-être un ange en exil, nostalgique du temps où " le ciel avait la couleur du ciel " . Victime d'un accident de la route, elle apparaît au début du livre "la tête en bas, suspendue par la ceinture de sécurité, la pluie claque sur le métal de la voiture, le liquide chaud qui coule de ma bouche c'est du sang, je reconnais le goût... " En ces ultimes instants s'emballe le carrousel d'une pauvre vie : sa carrière de représentante en cire dépilatoire, ses amours de restoroute, sa meilleure ennemie de fille, quelques lourds secrets de famille. Derrière cette petite musique de la déglingue ordinaire, interprétée par une virtuose, on entend cependant jouer en sourdine une autre partition - la bande-son d'une période de bouleversements pour le Portugal, depuis le rêve du 25 avril 1974 jusqu'au désenchantement post-révolutionnaire en passant par le déclin de l'empire colonial. Subtile articulation entre un destin individuel et une aventure collective à laquelle répond un tour de force stylistique : ce deuxième roman de Dulce Maria Cardoso (après Ours arrachés, Phébus, 2005) se compose d'une unique phrase qui court sur 392 pages sans que jamais le lecteur n'en perde le fil.
Née en 1964 à Tràs-os-Montes au Portugal, émigrée avec ses parents en Angola, revenue au pays en 1975 avec les " rapatriés " des guerres coloniales, Dulce Maria Cardoso vit aujourd'hui à Lisbonne.