Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
Voici un récit daté et localisé : il se passe de nos jours, en Argentine.
Tout est vrai alors ? Non, tout y est imaginaire. Et d'une imagination si...
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Voici un récit daté et localisé : il se passe de nos jours, en Argentine.
Tout est vrai alors ? Non, tout y est imaginaire. Et d'une imagination si débordante qu'elle laisse le lecteur pantois : une ville jadis créée par erreur en plein désert ; un jeune homme qui, pour échapper à cette terre déshéritée et à la misère familiale, a appris le violon et vient tenter sa chance à Buenos Aires ; là aussi la misère, un monde impitoyable qui relègue ses marginaux dans un bidonville délirant, " Bidon Violon ", où croupissent des milliers de violoneux arthritiques ; le général-dictateur qui règne, la larme à l'œil et le regard candide, sur un univers policier ; et pour finir les tortionnaires qui mourront noyés lorsque, ensorcelés par l'art du jeune violoniste, ils jetteront à l'eau leurs instruments de torture, faisant ainsi déborder le Rio de la Plata...
Tout y est faux, alors ? Non plus. Car avec son art, son sourire triste, son humour féroce, son écriture surprenante, c'est bien de l'Argentine d'aujourd'hui que Daniel Moyano a voulu nous parler, même si c'est avec les armes et les sortilèges de la littérature. Car ce court chef-d'œuvre ressuscite un instant un genre que l'on croyait oublié depuis Voltaire, celui du conte philosophique et de la parabole politique.