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Tout commence en 1939, lorsque Delia Daley et David Strom se rencontrent à un concert de Marian Anderson. Peut-on alors imaginer qu'une jeune femme noire épouse un juif allemand fuyant le nazisme ? Et pourtant... Leur passion pour la musique l'emporte sur les conventions et offre à leur amour un sanctuaire de paix où, loin des hurlements du monde et de ses vicissitudes, ils élèvent leurs trois enfants.
Chacun d'eux cherche sa voix dans la grande cacophonie américaine, inventant son destin en marge des lieux communs : Jonah embrasse une prometteuse carrière de ténor, Ruth, la cadette, lutte aux côtés des Black Panthers, tandis que Joseph essaye, coûte que coûte, de préserver l'harmonie familiale. Peuplé de personnages d'une humanité rare, Le temps où nous chantions couvre un demi-siècle d'histoire américaine, nous offrant, au passage, des pages inoubliables sur la musique.
Historiquement intéressant
Ce roman m'a intéressée par ces références historiques et sa manière d'en parler parfois différemment. Par exemple, l'engagement de Ruth auprès des Black Panthers permet de montrer que les activistes de ce groupe dirigé par des "voyous" étaient parfois motivés par un vrai désir de changer l'éducation des jeunes noirs. Ruth est d'ailleurs le personnage qui a ma préférence dans ce roman. J'ai eu du mal à m'attacher aux parents dont l'attitude en tant que couple m'a déstabilisée et à Jonah qui est pour moi un monstre d'égoïsme. Les références à la musique sont nombreuses et je pense que ce roman a tout pour plaire aux musiciennes, ce que je ne suis pas, j'écoute même très peu de musique. J'ai aimé le début du roman, lorsque la famille improvise des chants et vit en harmonie mais ensuite, j'ai été un peu rebutée par les références au chant. J'ai globalement trouvé que ce roman manquait d'âme dans des moments cruciaux comme lors du discours du Dr King. Moi qui ai encore parfois la chair de poule en l'écoutant en classe, les pages qui lui sont consacré m'ont laissé de marbre. A l'inverse, certaines scènes sont particulièrement réussies comme celle où les deux frères se retrouvent dans les émeutes et sont considérés comme noirs par la police mais blancs par les émeutiers noirs. On retrouve les idées déjà lues ailleurs: les soldats noirs que l'on méprise, l'Europe qui voit dans les hommes noirs des hommes et non des noirs. J'ai appris grâce à ce roman la notion d'hypodescendance: un enfant issu de parents de castes différentes appartient à la caste inférieure et j'ai été intrigué, même si ce n'est pas la première fois que je lis ça, par l'idée que Lincoln était raciste.