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Le roman policier a été assimilé pendant longtemps à la
paralittérature ou littérature populaire. Qu'en est-il, en vérité,
de l'aspect ludique de ce genre ? L’étude de Anissa Bellefqih
s’est fondée essentiellement sur l’oeuvre de Maurice Leblanc.
L’entrée dans Les Aventures d'Arsène Lupin nous met au
coeur d’un jeu de masque et de dévoilement : jeu de l'auteur
avec le lecteur et du lecteur avec le texte et le personnage.
Au-
delà du plaisir de démêler des intrigues et de suivre un
personnage masqué pour mieux le connaître, le lecteur est
étonné de découvrir qu’il a été, en réalité, à la rencontre de lui-
même. Le temps d’une lecture, il libère ses désirs barrés et se
réconcilie avec ses pulsions les plus secrètes en s’identifiant à
un héros invulnérable. Il met en veilleuse les valeurs qui
gouvernent habituellement sa vie, et se laisse aller à une levée
partielle et ponctuelle des inhibitions qui le brident dans sa vie
quotidienne.
Le roman policier ne saurait, de ce fait, se réduire
à une évasion, un divertissement en marge de l’existence.