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XIIe siècle
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Sud Ouest de la France
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Avalon
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Entre féérie et Histoire, entre mythe et réalité, ce roman nous transporte au coeur du Moyen âge tout en mélangeant légendes et faits historiques qui ont fait des XII°S et XIII°S des siècles lumineux et des plus sombres en même temps. L'auteur reconnait avoir voulu ces anachronismes afin de rapprocher dans le temps des événements liés et les ramener à une vie d'homme ou plutôt de femme.
La femme est en effet au coeur du roman. Pas seulement Léola dont le destin incroyable lui ouvre les portes de la connaissance et de la liberté. Mais toutes les femmes que cette période a
vu s'élever : Aliénor d'Aquitaine, Héloise , les Parfaites et bien d'autres, réunies par un désir intense de changement, de renouveau dans ce monde de noirceur mené par les hommes.
Car le Moyen âge est une période sombre et le roman retranscrit à merveille la servilité des vilains, les batailles sans fin pour un lopin de terre, la violence quotidienne, l'insalubrité. L'Eglise participe de cette noirceur et le point fort de ce récit est de, justement, souligner sa montée en puissance, jusqu'à l'Inquisition, infâme processus d'extermination qui a eu les conséquences que l'on connait. .On retrouvera l'ambiance, dans certains passages, des Piliers de la Terre de Ken Follett et la plume de Rosa Montero retranscrit bien la violence qui régnait tout en nuançant d'une douceur propre à l'identité double du personnage principal. Pour ma part je dois dire que ce récit m'a transportée en des lieux connus du Sud ouest de la France, Montségur, Toulouse, Albi ... pour y retrouver une Histoire que je connais bien pour l'avoir entendu, en français et en occitan maintes fois.
Néanmoins, au milieu de ce tumulte,de croisades en guerres, apparait la féérie, véhiculée par Nynève, personnage mystérieux dont on ne sait si elle est une fée ou une folle. Porteuse de légendes, elle est en lien avec la Terre et représente les croyances liées à la forêt, à la nature. Tout au long du récit elle transporte avec elle le fil conducteur du roman: la magie d'Avalon en quoi elle croit et à quoi elle aspire. Le lecteur oscille donc entre une explication réaliste et la volonté de croire à ce récit merveilleux que le personnage ne quitte pas ..
Les personnages sont d'ailleurs parfaitement décrits et possèdent une personnalité propre, toujours étrange, comme si aucun d'eux ne savait réellement qui il est, comme si chacun d'eux était un mystère à lui seul. A tel point que, bien que ce récit soit long, il prend des allures de conte merveilleux. La fin, pourtant trouble et violente, nous est livrée comme douce et apaisante et la clé est, encore une fois dans les paroles de Nynève, persuadée que la brèche ouverte par les cathares fera son chemin, que leur amour se répandra et qu'il en sera encore question des siècles plus tard.
Léola
Mars, mois de la femme et dieu de la guerre dans la mythologie romaine. Coïncidence heureuse puisque nous sommes en mars et que ce livre parle de Léola, jeune serve appartenant au seigneur d’Aubenac.
Mais, commençons par le début. Léola tire la charrue avec son frère telle une bête de somme pendant que, dans le champ à côté, les hommes en armure se battent. Scène apparemment courante ! Mais les choses dégénèrent, son père, son frère, son promis sont capturés. Léola s’enfuit et se cache. Après la bagarre, elle vole l’armure d’un chevalier sur le champ de bataille. Il est plus sûr en ces temps de guerre, de famine… d’être un chevalier qu’une femme. A partir de cet instant, sa vie va changer radicalement.
Le roman épique débute. Léola sera sauvée des griffes de bandits par un preux chevalier. Ensuite, elle rencontre Nynève qui serait la fée Viviane, celle des Chevaliers de la Table Ronde qui ne la quittera plus. Léola, toujours en chevalier trouvera un autre chevalier qui lui apprendra, durement, le maniement des armes et tout ce qu’un bon chevalier doit savoir pour se battre. Elles continuent leur chemin, toujours à guerroyer. Elle rencontrera Aliénor d’Aquitaine, Héloïse (celle d’Abélard), rencontrera et écoutera les Cathares…..
Une vie faste qui chemine au gré des chemins, des rencontres. Je ne suis pas certaine de la véracité de la chronologie, mais bon, c’est un roman épique donc, infidèle au temps et aux personnages.
Malgré cette vie compressée, le livre m’a paru un peu long. J’en avais un peu assez d’être à cheval, de guerroyer…. Trop, c’est trop ! Je me suis arrêtée en cours de chemin, laissant tout ce beau monde à Monségur.