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Que peut-on dire de nouveau sur un conflit de plus de
cinquante ans, dont les paramètres de solution sont
aujourd’hui connus par la communauté internationale ? MM.
Hessel et Sanbar se sont accordés sur une démarche originale :
retracer et analyser le cours des événements qui ont conduit à
l’actuelle impasse et s’interroger sur le rapport entre légalité
internationale et justice historique.
Tous deux reviennent, au
cours de leur échange, et dans le même souci de combiner
témoignages et réflexions, sur les grandes dates du conflit.
Elias Sanbar, né à Haïfa en 1947, s’est aussitôt retrouvé sur les
routes de l’exil. Il parle du sentiment d’incompréhension et
d’injustice qu’il partage avec son peuple. Stéphane Hessel,
ancien résistant et déporté à Buchenwald, était diplomate à
l’ONU lors de la création d’Israël, à laquelle il était favorable.
Il avoue avoir des réserves depuis la guerre des Six Jours, où
Israël ne peut plus justifier ses attaques par la légitime
défense. Il pointe du doigt l’impunité du pays qui, en
continuant la colonisation malgré les traités de paix, se place
dans l’illégalité par rapport au droit international. Plus tard, ce
sont ses liens avec des oligarchies financières du monde entier
qui l’indignent.
En analysant les causes du conflit et les
éléments qui ont empêché les négociations d’aboutir, MM.
Hessel et Sanbar parviennent encore à trouver des raisons
d’espérer. Sur la possibilité même d’un Etat palestinien, ils
posent comme préalable le retrait des colonies en Cisjordanie.
Ils préconisent de former une région forte, où Israël et la
future Palestine pourraient vivre ensemble sereinement.
Stéphane Hessel, lui, en appelle au réveil du peuple israélien,
dans la lignée du printemps arabe. Les auteurs finissent par
sortir le conflit de son caractère exceptionnel de bataille pour
une terre sainte, trop lourd à porter, et prônent un retour à la
banalité, condition sine qua non de la fin de l’impunité
israélienne.