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Des palais de la monarchie des Habsbourg aux chambres de torture de l'Union soviétique, ce livre fait le récit d'une vie hors du commun, suspendue entre l'effondrement des empires centraux, consécutif à la Première Guerre mondiale, et l'émergence de l'Europe moderne. William de Habsbourg, le Prince rouge, porta l'uniforme d'un officier autrichien, l'habit de cour d'un archiduc de Habsbourg, le simple costume d'un exilé parisien, le collier de l'ordre de la Toison d'or et, de temps à autre, une robe.
Il parlait le polonais dans lequel il avait été élevé, l'italien de sa mère, l'allemand de son père, l'anglais de ses amis britanniques de sang royal et l'ukrainien de la terre sur laquelle il espérait régner. Parvenu à la majorité pendant la Grande Guerre, il avait rejeté sa famille pour se battre aux côtés des Ukrainiens. Quand le rêve de devenir leur roi s'effondra, il devint tour à tour un allié des impérialistes allemands, un célèbre noceur français, un monarchiste autrichien enragé, un adversaire de Hitler et un espion de Staline pour le compte des Anglais et des Français.
Sur fond de capitales européennes et de champs de bataille, de stations de ski et de cellules de prison, Le Prince rouge saisit un moment unique de l'histoire de l'Europe où l'ordre ancien cède brutalement la place à un avenir incertain dans lequel toute chose, y compris l'identité elle-même, semble à saisir.
Le Prince Rouge
Voici un livre qui retrace une vie hors du commun à plus d’un titre, celle de Guillaume de Habsbourg. Né à la fin du XIXe siècle au sein de cette famille qui se trouve à la tête d’un des empires les plus anciens d’Europe, il avait forgé son propre rêve en Galicie.
Sensible aux conditions de vie des populations ukrainiennes, l’une des plus pauvres de l’empire habsbourgeois, il embrassa le projet de leur créer un État. Ce choix influencera toute sa vie.
Cet « archiduc qui s’identifiait aux paysans » et les aida à conserver les terres qu’ils avaient prises aux riches, fut alors surnommé le « Prince Rouge ». Ce dernier fut tour à tour un colonel, « un célèbre noceur français », un fervent monarchiste qui finira par se rallier à la démocratie, un espion au service de la France et de l’Angleterre contre Hitler et Staline avant d’être capturé par les soldats soviétiques et détenu pendant 357 jours.
Voici donc une biographie passionnante, fruit d’un grand travail de recherche et appuyée par une excellente narration. Ce livre tombera de vos mains qu’une fois terminé. Il est également l’occasion pour Timothy Snyder d’étendre son domaine de recherche jusqu’à aujourd’hui et de mener une réflexion sur la nation. Car si pour les nazis, elle exprimait « des réalités immuables situées dans le passé et non une volonté humaine dans le présent », la perception de Guillaume était toute autre. Pour lui, la nation était un choix, une question d’amour plus que de langue.
"La nation regarde vers le futur. Elle est faite et refaite chaque jour. Si nous croyons qu'elle réside dans les récitations historiques bien tempérées que nous délivrent nos dirigeants, c'est que notre histoire est terminée"