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L'histoire de l'Océanie insulaire a jusqu'ici privilégié les études de cas spécifiques : l'évolution de tel archipel, telle entité forgée par la Grande-Bretagne, la France, les USA ou même l'Allemagne. Rares sont les recherches d'ensemble concernant la dynamique historique de cette région du Pacifique. C'est de la confrontation de leurs connaissances, lors d'un colloque international tenu à Nouméa en juillet 1993, que des chercheurs d'Europe et d'Océanie insulaire ont constitué cet ouvrage.
L'appréhension globale du peuplement et de la mise en valeur régionale s'étend ici sur tout le XlXème siècle et jusqu'à la Première Guerre mondiale, à travers une série de textes complémentaires tant par les thèmes abordés que par l'origine plurinationale des auteurs et de leurs sources. De la colonisation pénale et politique (condamnés et convicts) à l'importation de main-d'oeuvre asiatique et océanienne en Nouvelle-Calédonie, aux îles Hawaï, à Tahiti ou en Nouvelle-Zélande (coolies, chân dang et autres travailleurs contractuels), en passant par l'implantation volontaire ou "malgré-nous" des colons et fonctionnaires, les déplacements de centaines de milliers de personnes ont changé les données culturelles autochtones par la véritable "tectonique des peuples" qui s'est produite.
Lever le poids du passé - le "carcan du passé" - pour pouvoir apprécier et assumer ses origines, a été l'un des objectifs de ces travaux. Ceux-ci ont aussi visé à reconstituer le puzzle océanien et à réinsérer la Nouvelle-Calédonie dans l'histoire commune de la Région, afin de favoriser l'émergence identitaire du Pacifique de demain.