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Avant que les Belges ne joignent à leur Etat Indépendant du Congo le Katanga, il existe sur la terre de ce qui deviendra le Katanga trois empires. Celui de Baluba fondé au XVe siècle. Il convient ici de faire une distinction capitale entre les Baluba et les Kasaïens. Les premiers ont leur fief au Katanga tandis que les seconds ont le leur dans la province du Kasaï quoiqu'ils aient une parenté nébuleuse avec les Baluba du Katanga.
L'empire Lunda est né au XVIe siècle. Celui de Bayeke est le dernier à apparaître sur le sol katangais. Son fondateur est originaire du Tanganyika. Bien que l'administration coloniale belge les ait affaiblis, ils n'ont pas subi le sort du royaume Kongo lequel a disparu. L'Acte final de Berlin reconnaît la main mise de Léopold II, roi des Belges sur l'Afrique centrale et en même temps comme souverain de l'Etat Indépendant du Congo où le Katanga n'est inclus que quelques années plus tard.
C'est l'Etat Indépendant du Congo (EIC) et la Compagnie du Katanga qui plantent le 15 avril 1891 le drapeau bleu étoilé sur le sol katangais. Ces deux institutions créent le Comité Spécial du Katanga (19 juin 1890), une compagnie à charte pour administrer le Katanga dont la superficie est de 500 000 km2, plus vaste que la France. La création de l'Union Minière du Haut-Katanga ainsi que de chemins de fer est due au CSK et à Tanganyika Concessions, un groupe financier britannique.
Il n'y a jamais eu des milliers de colons au Katanga comme en Afrique australe et au Kenya. Quant aux déplacements de populations de provinces limitrophes du Katanga, cela entre dans la politique coloniale de toutes les puissances colonisatrices. Cet ouvrage décrit les événements qui ont eu lieu au Katanga pendant et après la colonisation belge. Le Katanga était alors une province du Congo belge. Après la deuxième Guerre mondiale, il fallait proposer une nouvelle politique coloniale afin de marquer une ère innovatrice dans les relations entre le royaume de Belgique et sa colonie ; pour cela, le ministère des Colonies élabore en 1947 un plan quinquennal englobant tous les secteurs de la vie coloniale.
Le financement de tout cela allait venir du Katanga seul. Lorsque la colonie belge organise des festivités immenses en 1956 pour célébrer les cinquantenaires de deux grandes sociétés coloniales, l'Union Minière du Haut-Katanga et la société de chemins de fer, la BCK, deux filiales de la Société Générale, les Katangais authentiques s'aperçoivent que leur province a été, depuis cinquante ans, dupée et est restée uniquement trésorière-payeuse pour tout le Congo belge.
