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En mai 1949, Les Temps modernes prépublient, en tête du numéro, un chapitre tiré du Deuxième Sexe : "l'initiation sexuelle de la femme". Le texte provoque un scandale. Une philosophe appartenant à une école qu'on soupçonne de corrompre les meurs a décrit avec minutie un coït. François Mauriac invite les jeunes intellectuels à se manifester : l'exploitation de l'érotisme dans les lettres ne constitue-t-elle pas un danger pour l'individu, la littérature elle-même ? Des journalistes ricanent dans leurs chroniques : parler du corps en termes philosophiques n'est-ce pas pédant ? Quelques-uns comprennent pourtant la nouveauté de l'approche de Beauvoir : ils défendent cette démythification de l'éternel féminin qui désigne comme produit élaboré par la civilisation ce qui, pour beaucoup, correspondrait toujours à la nature.
L'accueil du Deuxième Sexe par les premiers critiques éclaire un tournant essentiel dans l'histoire des mentalités.