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Entre Baltimore et Philadelphie, dans les années 20. Eugene Morgan, dit Gene, né d'un homme de passage et d'une prostituée, porte en lui la malédiction de cette naissance en marge de la société. De ville en ville, de rencontre en rencontre, Gene travaille quand il y est obligé et tue quand l'envie lui prend. Il fait étape quelque temps dans sa ville natale, travaille dans une huilerie, vit entouré de prostituées et finit par rencontrer une jeune femme, presqu'une enfant qui, pour la première fois, lui donne envie de faire tous les efforts.
En ménage avec cette jeune femme, qui est peut-être sa demi-soeur, Gene se range et semble heureux. Jusqu'à ce que la naissance de leur fils, un enfant anormal, velu, monstrueux, ne remette en cause cet équilibre précaire.
Le bâtard
Lewisville, ses rues de poussière et de misère, ses bouges à deux sous, ses taudis infréquentables, ses femmes de mauvaise vie, ses hommes de mauvaise graine,
Lewisville, ses ouvriers harassés par des tâches si dures, ses marginaux impénétrables, ses amours violacées, ses fiertés sans horizon,
Lewisville, ses coups de pétoires qui partent comme ça sans sommation, ses tables qui giclent, ses humeurs qui explosent, son racisme ordinaire.
Et puis, l’amour qui débarque sans crier gare, l’amour qui semble pouvoir sortir du néant les maudits, mais qui les renvoie aussitôt dans les fonds saumâtre de l’irrémédiable réalité.
Le bâtard tient autant du roman noir que de la chronique d’une société américaine des années 20, vissée à sa misère, accrochée au bras de sa violence.
Un roman sanguin et âpre porté par une langue formidable.
Erskine Caldwell appartient à ce cercle restreints d’auteurs du sud restreints dont on ne peut oublier les écrits, Steinbeck, Faulkner, Earl Thompson...
Premier roman d’une noirceur inoubliable !