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Les fétiches d'Afrique noire, objets de culte et instruments de puissance, trouvent place dans des systèmes religieux fort complexes sur lesquels se penchent avec intérêt les ethnologues. Néanmoins, indépendamment de l'explication qu'ils reçoivent en étant soigneusement rapportés aux notions, aux valeurs et aux coutumes des populations qui aiment s'en entourer, n'y a-t-il pas des raisons plus profondes de s'y intéresser ? Ne représentent-ils vraiment que des reliquats d'un passé révolu, de simples objets de curiosité, de répulsion ou de fascination ? N'est-il pas plus juste d'y voir des moyens d'approche des forces qui nous animent, et de la Divinité, nullement contradictoires avec la vie moderne ? Venant en conclusion de plusieurs années d'étude sur le terrain, cet ouvrage tente de fournir une légitimation théorique du fétichisme, du moins tel qu'il perdure de façon exemplaire chez les populations de l'ancienne Côte des Esclaves (Bénin, Togo, Ghana oriental).
Les pratiques des féticheurs y apparaissent comme une méthode singulière de développement spirituel incitant ses adeptes à s'approcher au plus près de la source divine de tous les pouvoirs. L'auteur poursuit essentiellement une réflexion sur les conditions dans lesquelles il est possible à l'homme de trouver la voie d'un accomplissement libérateur de soi-même. Il juge inévitable de postuler à cet effet l'existence de puissances spirituelles et surnaturelles.
Il montre que la recherche de pouvoirs mystérieux résultant d'un contact avec ces puissances n'est nullement opposable à celle de l'union à Dieu. Il propose enfin un cadre conceptuel pouvant servir à l'appréhension de nombreuses pratiques magico-religieuses et mystiques du monde.