La vie aux trousses, c’est un long blues, celui d’un peuple, celui de personnes qui s’interrogent sur leur destinée, leur devenir. C’est le chant d’une vie, de nos vies face à leurs reflets, face à nous même. C’est une litanie lancinante qui s’élève dans la nuit remplie de "tombes blanches éparpillées dans un cimetière noir" , une longue plainte identitaire. "Ils chantèrent tous, parce qu’ils comprenaient ce que cela signifiait d’être indien, d’être mort et vivant et d’être encore habité par la foi et l’espoir". Sherman Alexie décrit la sombre réalité
de ces "américains d’origine", des instantanés de leur vie, de leur lutte contre l’oubli, le métissage, l’alcoolisme et le diabète. Un combat qui semble perdu d’avance. " Aucun d’entre vous, dit le petit homme, nous désignant tour à tour. Aucun d’entre vous ne sait plus qui il est. Aucun d’entre vous ne sait qui il va devenir".
Dans ces nouvelles, l’auteur amérindien cherche à définir la position et l’identité de l’indien moderne comme un leitmotiv hypnotique, un coup de tomahawk, "qu’est-ce qu’un indien?". Est-ce cette femme des beaux quartiers qui cherche la réponse, ses racines en trompant son mari avec un indien, est-ce ce fils prodigue qui retourne dans la réserve accompagner les derniers jours de son père? Ou bien encore ce jeune rêveur, ce faiseur de chanson qu’on embarque en un lieu inconnu loin des siens, vers les soi-disant bienfaits de l’assimilation.
"De gros avions survolaient bruyamment le ciel mouvementé de la réserve. Des soldats s’échappaient du ventre des avions et descendaient vers la terre. Des milliers de parachutes s’ouvraient comme autant de fleurs vertes. Dans toute la réserve spokane et dans toutes les réserves du pays, des fleurs vertes tombaient sur les champs incultes, sur les terrains où se tenaient les pow-wows, sur les toits des écoles tribales et des dispensaires. Elles tombaient entre les pins, sur les berges des rivières profondes ou à sec, parmi les pierres tombales sacrées et nécessaires de nos morts."
Entre passé glorieux et présent laborieux, les nouvelles nous écorchent, nous invitent sur les routes en quête d’amour, de réponses. Alexie dépeint la réalité, des êtres perdus entre valeur et vertu, entre rêve et souvenir, entre amour et métissage. Des héros qui puisent leur force dans l’humour, la volonté de survivre, dans les survivances de leur tradition.
Comme un vieux blues
La vie aux trousses, c’est un long blues, celui d’un peuple, celui de personnes qui s’interrogent sur leur destinée, leur devenir. C’est le chant d’une vie, de nos vies face à leurs reflets, face à nous même. C’est une litanie lancinante qui s’élève dans la nuit remplie de "tombes blanches éparpillées dans un cimetière noir" , une longue plainte identitaire. "Ils chantèrent tous, parce qu’ils comprenaient ce que cela signifiait d’être indien, d’être mort et vivant et d’être encore habité par la foi et l’espoir". Sherman Alexie décrit la sombre réalité de ces "américains d’origine", des instantanés de leur vie, de leur lutte contre l’oubli, le métissage, l’alcoolisme et le diabète. Un combat qui semble perdu d’avance. " Aucun d’entre vous, dit le petit homme, nous désignant tour à tour. Aucun d’entre vous ne sait plus qui il est. Aucun d’entre vous ne sait qui il va devenir".
Dans ces nouvelles, l’auteur amérindien cherche à définir la position et l’identité de l’indien moderne comme un leitmotiv hypnotique, un coup de tomahawk, "qu’est-ce qu’un indien?". Est-ce cette femme des beaux quartiers qui cherche la réponse, ses racines en trompant son mari avec un indien, est-ce ce fils prodigue qui retourne dans la réserve accompagner les derniers jours de son père? Ou bien encore ce jeune rêveur, ce faiseur de chanson qu’on embarque en un lieu inconnu loin des siens, vers les soi-disant bienfaits de l’assimilation.
"De gros avions survolaient bruyamment le ciel mouvementé de la réserve. Des soldats s’échappaient du ventre des avions et descendaient vers la terre. Des milliers de parachutes s’ouvraient comme autant de fleurs vertes. Dans toute la réserve spokane et dans toutes les réserves du pays, des fleurs vertes tombaient sur les champs incultes, sur les terrains où se tenaient les pow-wows, sur les toits des écoles tribales et des dispensaires. Elles tombaient entre les pins, sur les berges des rivières profondes ou à sec, parmi les pierres tombales sacrées et nécessaires de nos morts."
Entre passé glorieux et présent laborieux, les nouvelles nous écorchent, nous invitent sur les routes en quête d’amour, de réponses. Alexie dépeint la réalité, des êtres perdus entre valeur et vertu, entre rêve et souvenir, entre amour et métissage. Des héros qui puisent leur force dans l’humour, la volonté de survivre, dans les survivances de leur tradition.