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Il fut une époque peut-être où reprendre n'avait pas bonne presse : on prétendait à l'originalité, « résolument moderne » en cela. Effet de modestie, de lucidité aussi ?, notre temps multiplie les actes de reprise tant il semble difficile d'effectuer une action en une seule prise. Le champ des arts, lettres et médias en propose de multiples formes, de la citation au remix, de l'imitation au remake, de l'adaptation au détournement, du réemploi au recyclage.
Les objets concernés sont aussi divers que les séries, la TV en continu, Wikipédia ou les hashtags, mais la reprise se marque aussi en des activités génériques comme argumenter, conter ou jurer et sur des pratiques anciennes : textuelles (relire, adapter, réécrire) et iconiques (inverser en peinture, détourner une photographie) ; et toujours ces objets et ces actes posent quelques problèmes philosophiques, esthétiques, communicationnels, car la reprise instaure une relation interhumaine entre celui qui prend et celui à qui l'on prend.