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La population de Madagascar n'était pas constituée en nation au sens classique du terme, malgré l'existence d'une base de culture et de racine de langue communes incontestables. Elle est composée officiellement de 18 ethnies, ayant eu chacune, avant la colonisation, un royaume indépendant. Les guerres intestines et la guerre d'unification menées par les souverains Merina successifs contre les autres royaumes, depuis le règne du roi Radama I jusqu'au début du XVIIIe siècle, ont été si cruelles qu'elles ont laissé, jusqu'à l'époque contemporaine, de graves séquelles.
L'introduction du christianisme pendant cette période constituait aussi un facteur de rivalité entre, d'une part, les chrétiens et les pratiquants de la religion des ancêtres, d'autre part, les protestants et les catholiques. La barbarie des violences coloniales et la politique "diviser pour régner" ne font qu'aggraver l'adversité entre les communautés malgaches, déjà profondément marquées par les séquelles de l'esclavage, les relations discriminatoires inter-ethniques et envers les femmes.
Les conséquences des graves crises politiques cycliques de 1972, 1991, 2002 et 2009, pour lesquelles l'auteur propose des solutions originales et audacieuses, afin de conjurer toute guerre civile, sont certes provoquées par un grave déficit chronique de démocratie et par la mauvaise gouvernance, mais elles s'expliquent aussi par l'absence de règlement des situations conflictuelles du passé.